Avant la pause de Pâques, les marchés évitent de s’exposer

AWP

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Vers 14h15, l’Europe évoluait en ordre dispersé. Paris refluait de 0,18% tandis que Francfort prenait 0,45%, Madrid 0,77% et Milan 0,58%.

Limiter la prise de risque semblait être le mot d’ordre sur les marchés jeudi, avant un long week-end de Pâques qui, en pleine pandémie, peut réserver beaucoup de surprises, attisant d’autant la prudence des investisseurs.

Habitués à des mouvements prononcés face à une crise sanitaire sans précédent qui a déjà fait près de 90.000 morts et affecte massivement l’économie mondiale, les marchés enregistraient au contraire jeudi des variations disparates et de faible amplitude.

Tokyo a ainsi fini à l’équilibre (-0,04%) et les Bourses chinoises en légère hausse.

Vers 14H15 (12H15 GMT), l’Europe évoluait en ordre dispersé. Paris refluait de 0,18% tandis que Francfort prenait 0,45%, Madrid 0,77% et Milan 0,58%. A Zurich, le SMI grignotait 0,06%.

Et Wall Street s’apprêtait, pour sa part, à ouvrir en léger recul. Le contrat à terme sur l’indice vedette Dow Jones Industrial Average reculait de 0,54%, l’indice élargi S&P 500 de 0,83% et celui du Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,73%.

Outre la perspective de ne pas pouvoir accéder aux marchés pendant trois à quatre jours, selon les continents, la lourdeur du calendrier jeudi favorisait aussi la circonspection.

La journée est «très chargée» avant le week-end de Pâques, note ainsi Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC, en évoquant la réunion des ministres des Finances européens, celle de l’OPEP, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ou encore le discours de Jerome Powell, le président de la Fed, à partir de 16 heures.

«Compte tenu des incertitudes, la prudence s’impose à la veille d’un long week-end de 4 jours», estime également Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.

Une réunion marathon des Etats membres de l’UE pour trouver une réponse économique commune face au coronavirus s’est achevée mercredi sur un échec, La Haye et Berlin notamment refusant de céder aux demandes des pays du sud, une attitude dénoncée par Paris. Une nouvelle réunion doit avoir lieu ce jeudi par visioconférence à partir de 17H00 (15H00 GMT).

Les principaux pays producteurs de pétrole, ceux de l’Opep en tête, se retrouvent aussi jeudi par écrans interposés pour tenter de s’accorder sur des baisses de production afin de soutenir les prix qui se sont effondrés avec la pandémie de COVID-19, à partir de 16H00 (14H00 GMT).

Grande dépression

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les autres participants, dont leurs partenaires via l’accord Opep+, discuteront d’une réduction massive de la production mondiale de brut, leur arme principale face à la chute de la demande mondiale en or noir.

Le marché était déjà en surplus avant le début de la pandémie de coronavirus et les mesures de confinement qui annihilent l’activité économique dans le monde.

Avant cette réunion clé, les cours du brut grimpaient, encouragés par les signaux positifs envoyés notamment par la Russie et le Koweït.

Côté changes, l’euro gagnait un peu de terrain face au dollar.

Sur le marché de la dette, une légère détente se manifestait.

Les chiffres du chômage aux Etats-Unis sont également très attendus, alors que les prévisions tablent sur 5 millions de personnes qui pourraient s’être inscrites la semaine dernière aux Etats-Unis, frôlant un troisième record après deux semaines de plus hauts historiques fin mars.

«Ces derniers jours, les marchés ont repris de la hauteur», observe M. Le Liboux, qui redoute une forme «de complaisance alors que la pandémie poursuit son oeuvre» et que «la facture de la crise reste encore très incertaine».

Pour la directrice générale du FMI, cette pandémie va provoquer «les pires conséquences économiques depuis la Grande dépression» de 1929.

Plus de 170 pays, sur 189 pays membres, vont enregistrer une contraction de leur revenu par habitant, a déclaré Kristalina Georgieva dans son discours en amont des réunions de printemps du Fonds monétaire international, qui se tiendront par vidéoconférence. Elle prévoit au mieux une «reprise partielle» en 2021, à condition que la crise sanitaire s’estompe au second semestre 2020 et que les mesures de confinement puissent être levées.

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