Accord commercial: abracadabra? – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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Retour du ralentissement économique en Chine? Bénéfices des entreprises au-dessus des attentes aux USA.

Le catalyseur pour les marchés boursiers était à nouveau l’espoir de résolution de la guerre commerciale, bien qu’aucun développement significatif ne se soit produit dans les négociations en cours. Le marché actions, qui poursuit sa hausse, nous parait quelque peu déconnecté des fondamentaux économiques qui globalement se dégradent. Le secteur manufacturier est toujours sous pression, les incertitudes commerciales pesant sur les producteurs et leurs carnets de commande.

Le porte-parole du ministère chinois du commerce Gao Feng a rappelé que la guerre commerciale a commencé avec les droits de douane et doit se terminer avec la suppression de ces droits. Les taxes d’octobre et de décembre devraient être annulées, condition essentielle pour qu’un accord soit conclu. De son côté, le conseiller à la Maison blanche Larry Kudlow a déclaré ce week-end que la Chine et les Etats-Unis sont proches d’un accord mais que ce n’est pas encore fait. 

En Europe, l’économie allemande a manqué de justesse la récession technique avec un chiffre de croissance du PIB en modeste hausse, +0.1%, pour le troisième trimestre 2019 alors qu’une contraction de -0.1% était attendue. Cela fait écho à d’autres surprises positives pour les données manufacturières récentes. La hausse de 0.3% des ventes au détail américaines illustre que le ralentissement est graduel, avec une dépense du consommateur encore bien orientée. Après le rebond observé en septembre sur la plupart des statistiques économiques, la Chine semble revenir sur le chemin du ralentissement. La production industrielle a affiché une hausse de 4.7% sur un an en octobre contre 5.4% anticipés, tandis que la progression des ventes au détail s’inscrivait à 7.2% sur un an, au plus bas depuis 16 ans. Mais si le secteur privé ralentit clairement l’investissement public est solide, montrant que Pékin met en place des mesures de soutien. 

La saison des résultats est pratiquement terminée aux Etats-Unis. Plus de 80% des entreprises ont reporté des bénéfices au-dessus des attentes et 60% une surprise positive sur le chiffre d’affaires. Certes les attentes avaient été abaissées au préalable et le montant élevé de rachats d’actions a biaisé le tout, mais la résilience des entreprises est tout de même impressionnante. En Europe, le rythme de révision en baisse des perspectives bénéficiaires est rapide. Selon une étude, les actions mondiales ont progressé comme si l’indicateur manufacturier PMI, actuellement proche de 50, allait se situer au-dessus de 52, ce qui est optimiste à ce stade. Au vu des valorisations élevées des marchés boursiers, les risques de baisse ne doivent pas être négligés, ce qui justifie un positionnement prudent.

L’essentiel en bref 
Titre sous la loupe

IPO Aramco: un vent de face sur tout le secteur pétrolier

Les éléments de l’IPO d’Aramco, la société d’Etat saoudienne produisant 10% du pétrole mondiale, sont sortis ce dimanche avec un closing prévu pour le 5 décembre. La valorisation de 1’650 milliards de dollars est en deçà des attentes du prince héritier et ne suscite visiblement pas l’engouement espéré. 

La société mettra seulement 1.5% du capital du groupe en bourse et uniquement sur le marché de Ryad. Contrairement aux attentes, plus aucune cotation n’est d’actualité sur les places de bourses occidentales. 

Force est de constater que cette mise en bourse intervient bien trop tard. La finalité de cette levée de fonds en dit long sur les vues du royaume saoudien : financer la reconversion de l’Arabie Saoudite en vue de l’après pétrole. Plusieurs éléments viennent étayer le peu d’enthousiasme qui pèse sur le secteur. 

Le fonds d’investissement Norvégien, le plus grand du monde, gérant près de 1'000 milliards de dollars, a annoncé en mars son intention de sortir des titres pétroliers afin de réduire la dépendance du pays à l’or noir dont les prix sont structurellement à la baisse.

La semaine passée c’était au tour de la BEI (Banque Européenne d’Investissement), le plus grand établissement multilatéral du monde, d’annoncer l’abandon du financement de tout projet dans les énergies fossiles à compter de 2022. 

De son côté, le célèbre essayiste Américain Jeremy Rifkin, l’une des personnalités les plus influentes (conseiller de la commission européenne, d’Angela Merkel ainsi que de plusieurs chefs d’Etat), prédit l’éclatement d’une bulle majeure dans le secteur pétrolier à horizon de moins de 10 ans. Ceci à cause de l’obsolescence programmée des infrastructures pétrolières et de la montée en force de l’internet de l’énergie où les réseaux électriques seront de plus en plus alimentés par l’énergie renouvelable générée par les particuliers. 

En conclusion, aussi bien sur le front du crédit que sur le celui du capital, le vent de face se renforce dans le secteur des énergies fossiles.

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