La révolution du service

Présélection prix Turgot 2018

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Christian Nibourel, Editions Tallandier.

 

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Dominique Chesneau

La place croissante des services dans notre société est un phénomène économique mondial. Il n’est ni la cause de désindustrialisation des pays développés, ni celle de l’industrialisation des pays émergents. Et cette réalité s’amplifie à la faveur des nouvelles réponses technologiques offertes aux attentes des «citoyens-consommateurs» que nous sommes. Elle impose une nouvelle façon d’aborder et de «penser notre présent et notre avenir». Cette «pensée» de notre avenir est bien le thème central de l’ouvrage dont la moitié des chapitres portent des titres au mode interrogatif: le salut par l’industrie? Quelles ambitions pour quelle société? Le livre se termine, comme on pouvait s’y attendre de la part du Président d’Accenture France et Bénélux et Président du Groupement des Professions de services! En constatant comme d’autres qu’un modèle aboutissant à une «hyperconcentration» de la richesse dans certaines agglomérations ne peut perdurer, l’auteur veut nous montrer le chemin que la France doit emprunter pour devenir leader européen des services en insistant sur le caractère nécessairement collectif de la démarche et en présentant les «services laboratoires de l’emploi nouveau» où s’entremêlent des réseaux d’entreprise de services s’accrochant pour certains à la production agricole et industrielle et, pour d’autres s’ordonnant en de véritables compétences «service» ayant vocation à irriguer tous les territoires et pas seulement les métropoles. L’ouvrage se termine par le chapitre «les services et l’avenir» en posant un «nouveau regard sur la réindustrialisation», en recommandant un «pacte social rénové», en inventant une politique de formation adaptée, en suggérant l’instauration d’un modèle fiscal intelligent et en nommant les domaines d’avenir: santé, ville durable, mobilité, logistique, services aux particuliers, silver economy, services financiers, tourisme, services aux citoyens, sécurité, systèmes complexes et connectés,etc. Pour renforcer son propos, l’auteur dans sa conclusion rappelle sa jeunesse «gauchiste» au Cercle Oulianov (!) pour montrer son besoin de faire bouger les lignes et d’être acteur dans la vie de la collectivité…sans pouvoir être taxé de «suppôt du grand capital».

Cet ouvrage n’ouvre pas des perspectives conceptuelles fondamentales, il ressemble parfois à un plaidoyer pro domo pour le secteur des services, mais son abord simple, lisible argumenté sans excès de statistiques le rend convaincant. Reste le plan de route…!