Les taux d'intérêt resteront très bas jusqu'en 2023, estime Sébastien Galy de Nordea AM.
Changement d’orientation de la Réserve Fédérale lors de sa dernière réunion de septembre: elle permettra à l’inflation d’aller temporairement au-delà de l'objectif de 2% sans augmenter son taux d’intérêt directeur. Son intention est d’assurer le taux d’emploi maximum sans inflation à plus long terme. Des points d’interrogation sur ses orientations futures subsistent au-delà des projections jusqu’en 2023: Quel seront les scénarios possibles? Quelle sera la définition du taux d’emploi maximum? Une politique mal maitrisée favorisera-t-elle le retour de l’inflation? Le point avec Sébastian Galy, Senior Macro Strategist chez Nordea AM.
J’en vois trois différents. Le premier est celui des dot plots où rien ne se passe en 2023. Ensuite, selon le scénario prudentiel, nous pouvons imaginer une remontée des taux très lente vu que le taux d’emploi maximum sans inflation sera très probablement atteint. Enfin, dans le troisième dit «Behind the curve», un relèvement très rapide des taux pourrait avoir lieu fin 2023 voire début 2024.
Le débat portera sur la définition de l'emploi maximum qui s’agit, selon la Fed, du niveau de chômage le plus bas que l'économie peut maintenir tout en conservant un taux d'inflation stable. Pour l’heure, le niveau maximum d'emploi est très imprécis car des régiments de travailleurs ne peuvent pas participer au marché de l’emploi à cause de leur âge, de maladies, d’un décalage des compétences, ou encore parce que la garde de leurs enfants est trop coûteuse ou impossible. Ainsi, le taux de participation ne peut augmenter que jusqu'à un certain point. Mais pour cela, il faut encore que les salaires augmentent de manière significative, ce qui semble difficile. La dernière estimation de la Réserve de St Louis fait état d’un taux de chômage maximal (NAIRU) d’environ 4,4%.
resteront très bas jusqu'en 2023.
Cette probabilité est d’environ dix pour cent. Cependant, nous ne sommes plus dans les années quatre-vingt lorsque les salaires flambaient. Aujourd’hui, la majorité des entreprises trouveront des solutions alternatives pour contrôler leurs coûts. Sauf celles des secteurs d’innovation où la demande est très forte. Par exemple, les salaires au sein d’entreprises telles que Google augmenteront certainement.
Similairement au cycle économique précédent, nous n'obtiendrons pas une grande traction en termes de salaires. L’automatisation s'accroîtra à mesure que le marché du travail se resserrera. Imaginez que les cuisines de McDonald's finissent par être entièrement automatisées! C'est une bonne chose pour les actions…mais très décevant pour les travailleurs.
Il est très probable que les taux d'intérêt resteront très bas jusqu'en 2023. C'est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, mais pas pour les épargnants. En outre, une longue période de faibles taux d'intérêt favorise l'émergence de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques…ce qui est généralement favorable aux actions.
Jusqu’à présent nous continuons sur l’économie de l’information où va se développer une infrastructure commerciale, humaine et physique. Un développement probable est celui du modèle virtuel déjà important en conception (CAD), soit pour le travail soit pour créer des communautés.
En partie oui. Nous sommes plus confiants que le marché. Les actions performeront décemment jusqu’en 2022.