Convergence dans l’édition du génome

Salima Barragan

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Selon Cyrill Plüss de Bellecapital, la technologie s'approche du cycle d’industrialisation.

La société financière zurichoise Bellecapital a lancé cette année un fonds thématique sur l’univers des sociétés engagées dans l'édition du génome. Unique en son genre, il offre un accès ciblé à des petites et moyennes capitalisations actives dans les thérapies cellulaire et génique.  «Le format de fonds UCITS était la meilleure alternative pour investir dans le développement organique de ce thème porteur», explique Cyrill Plüss, gestionnaire du fonds.

Pourquoi avez-vous lancé un fonds thématique portant sur l’édition du génome?

Nous suivions cette thématique depuis quelques années car elle sera sans aucun doute la prochaine étape de l'évolution de la technologie médicale. Nous voulions trouver la meilleure manière possible d’investir les encours de nos clients dans les différentes alternatives qui s’offraient à nous. Dans un premier temps, nous avions le choix d’acheter les valeurs des quatre grands acteurs du secteur, mais cette stratégie est risquée car les rendements sont binaires: c’est quitte ou double. La probabilité d'erreur est élevée car il est difficile de spéculer sur les sociétés qui réussiront demain. Il existe des ETFs qui couvrent ce marché mais leur univers d’investissement est bien trop large et la plupart des émetteurs sont victimes de leur succès, ce qui les empêche d’investir dans les petites et moyennes capitalisations que nous ciblons. Nous avions d’abord lancé un certificat en 2020 puis avons décidé d’ouvrir notre propre fonds d’investissement en mars cette année.

Les leaders de l'innovation dont les produits sont efficaces peuvent aussi devenir des cibles de rachat pour les grandes entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques.
D’où une approche thématique plutôt que de stock picker?

Etant donné que la probabilité de réussite d'un traitement est sujette aux erreurs et qu’elle peut conduire à des opportunités manquées, nous avons favorisé une approche plus vaste qui inclut la plupart des sociétés développant ces technologies. Les managers ne sont jamais certains de l’aboutissement des projets des sociétés mais les leaders de l'innovation dont les produits sont efficaces peuvent aussi devenir des cibles de rachat pour les grandes entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques.

Comment investissez-vous?

Notre univers d'investissement comprend uniquement des sociétés cotées et actives dans le domaine de la thérapie cellulaire, de la thérapie génique et de l'édition du génome, ainsi que certains fournisseurs sélectionnés. Elles sont une cinquantaine parmi lesquelles nous sélectionnons celles dont les voyants sont au vert et qui présentent des bilans solides. Au sein du portefeuille, nous avons également un biais de momentum, ce qui se traduit par une augmentation de la pondération des sociétés les plus performantes.

Pourquoi est-ce le moment opportun d'entrer sur cette thématique?

Nous sommes arrivés à la convergence de plusieurs facteurs de succès. Une situation comparable à celle qui existait lors du lancement du premier iPhone en 2007, que Steve Job avait décrit comme le résultat d’une convergence de plusieurs technologies disponibles dont la miniaturisation. Bien que les systèmes de type telles que CRISPR ne soient pas récents, l’industrialisation des technologies correspondantes n'est aujourd’hui possible que grâce à la convergence de techniques devenues moins coûteuses. Je pense notamment au séquençage d’ADN. Le puzzle se met en place.