«L’innovation à l’interne n’est pas suffisante», estime Guillaume Dubray, fondateur de Fusion.
Pour sa quatrième édition, la Fusion DemoDay célèbre ce jeudi 9 mai, au campus de la Mobilière à Nyon, la crème de la crème en matière d’innovation. 20 start-up provenant de 10 pays différents seront présentées à des Business Angel, mais également à de grandes entreprises suisses. Selon Guillaume Dubray, Managing Partner chez Polytech Ventures (EPFL) et fondateur de l‘incubateur Fintech Fusion: «l’innovation à l’interne n’est pas suffisante». D’où l’enjeu de créer des partenariats avec des start-up de tous horizons. Interview.
Son but est de présenter le progrès des start-up que nous avons accompagnées durant ces 12 derniers mois, à nos clients, à de futurs potentiels commerciaux, à des pools d’investisseurs ainsi qu’aux médias. Nous souhaitons également célébrer tout le travail effectué et rassembler, durant cette journée, toute la communauté de Fusion.
dans le domaine de l’intelligence artificielle.»
Nous les choisissons de concert avec nos clients suisses; des banques, des assureurs, des gestionnaires d’actifs, des propriétaires immobiliers ainsi que des acteurs de la santé. Nous leur expliquons ce qui bouge dans l’environnement des start-up et qui pourrait avoir un impact sur leurs affaires. En fonction de leurs besoins, nous sélectionnons ensemble les sujets dignes d’intérêt, puis nos équipes de recherche vont aller identifier des jeunes pousses, souvent à l’étranger.
Nous voyons beaucoup de choses se développer dans le domaine de l’intelligence artificielle. Elle a un réel impact autant sur le top line, que le bottom line. Par exemple, les outils prédictifs permettent à nos clients de conceptualiser des produits pertinents et d’anticiper leurs besoins. Et l’automatisation permet de réduire les bases de coût et d’augmenter immédiatement le ROI (Return on Investment).
En plus du secteur de la Fintech, nous présentons le Lifetech, qui est une combinaison entre la santé et l’assurance vie ou maladie ainsi que la proptech, qui recouvre la transformation digitale de l’immobilier. La Suisse excelle dans les start-up actives dans le wealth management. Son industrie de la santé est particulièrement développée avec des sociétés comme Ferring, Medtronic, et Boston Scientific , et ce marché intéresse de près les start-up étrangères. Quant à la proptech qui vient d’émerger, la Suisse s’y est mise très tôt et depuis 18 mois, elle développe son propre écosystème.
Je vois un gros potentiel pour les technologies liées à la blockchain, un secteur qui s’est bien développé en Suisse Alémanique entre 2017 et 2018. Un écosystème s’est créé et le régulateur est assez proactif. La cyber-sécurité pour les services financiers va également se développer. Nous avons aussi des start-up à la pointe dans des solutions de gestion des risques et du compliance, des processus très lourds pour les banques, ou la gestion multidevise ou cross-border, une particularité suisse, et elles sont réellement capables d’apporter des solutions uniques.
sont celles qui ont su co-innover.»
Les start-ups suisses ont principalement développé des solutions BtoB (Business to Business) et ne rentrent ainsi pas directement en concurrence avec les acteurs de la place. Comme ils ne se sentent pas menacés par elles, ils sont condescendants. Mais pendant ce temps, aux États-Unis et aux Royaume-Unis, des grandes start-up B to C (Business to Consumer) se développent à l’international et débarqueront en Suisse à la fin de leur cycle de croissance.
L’innovation à l’interne est très difficile à faire fonctionner. Les processus sont trop longs, leurs collaborateurs ont la tête dans le guidon: ils ne voyagent pas à l’étranger pour voir ce qui s’y passe. Les entreprises qui ont eu le plus de succès, sont celles qui ont su co-innover. Nous avons par exemple invité à notre DemoDay le groupe Tamedia. Malgré la disparition du papier et l’avènement de la presse gratuite, Tamedia a réussi à pivoter grâce à des prises de participations ou des partenariats avec des sociétés qui auraient pu le cannibaliser, comme des plateformes d’annonces ou de recrutement. A ce jour, la grande majorité de la profitabilité de Tamedia provient des business actifs dans le digital. C’est un pivot remarquable.
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