L’organisation professionnelle Alpswitzerland réunit les acteurs du secteur et les politiques. Ils s’accordent pour affirmer qu’ils vivent une période charnière, sous pression.
Organisée à l’occasion du 25e anniversaire de Alpswitzerland un groupement de professionnels de l’immobilier de montagne de 8 régions alpines de Suisse romande, cette table ronde a réuni un parterre d’orateurs de prestige Marianne Maret, première conseillère aux États valaisanne à Berne et présidente de la Fondation du développement durable des régions de montage, Dominique de Buman, président de la Fédération suisse de tourisme, et Thomas Egger, directeur du groupement suisse pour les régions de montagne étaient entourés par des spécialistes du domaine, actifs sur le terrain: Sébastien Épiney, directeur de Région Dents du Midi, Patrick Turrian, syndic de la commune d’Ollon/Villars et Pierre-Alain Morard, directeur de l’Union fribourgeoise du tourisme.
Les orateurs s’accordent pour affirmer que nous vivons une période charnière, sous pression. Lex Weber, LAT et franc fort obligent à oublier le tourisme de construction pour un tourisme d’exploitation. Pas facile lorsqu’il y a beaucoup de propriétaires peu enclins à louer leur bien. La montagne, c’est fragile. Seuls les meilleurs peuvent survivre. Il est difficile de maintenir la population de montagne, d’où la nécessité de la rendre plus attractive pour avoir envie d’y vivre, en particulier dans des infrastructures familiales et professionnelles optimisées.
L’activité touristique 5 mois par an n’est pas viable. Il est donc indispensable de favoriser les activités tertiaires, le télétravail, en misant sur la qualité de vie. Encore faut-il se rendre compte de la perception que le public a de la montagne. Pour un Zurichois, la montagne c’est le Valais ou les Grisons. Mais pour un Américain, Zurich est déjà une région de montagne. Reste que la plaine des dites régions se développe mieux que la montagne elle-même. La faute entre autres à la politique fédérale qui encourage la densification des villes, et au manque cruel de représentants des milieux touristiques à Berne. Si l’on veut répondre aux besoins des montagnards, il faut bâtir une politique différenciée, avec une vision nationale d’ensemble et la délégation coordonnée des tâches avec les cantons.
Les taxes sur les carburants pénalisent les régions périphériques. Il serait normal que des solutions compensatoires permettent de soulager le porte-monnaie de ceux qui sont obligés de se déplacer en voiture. Ou alors, on imagine que cet argent pourrait servir à densifier les cadences des transports publics. Les fonds dédiés aux cantons alpins doivent être directement mis au service des intéressés. Il convient d’octroyer davantage d’indépendance aux communes, dans le respect de plans généraux détaillés donnés aux cantons par les communes.
L’activité économique à l’année peut être facilement augmentée. Mais ceci implique une accessibilité digitale et physique développée. On ne voit pas pourquoi le tertiaire ne s’établirait pas dans les vallées, au calme et proche de la nature. Avec le réchauffement climatique, on s’aperçoit du potentiel de l’altitude qui rend la vie plus agréable.
Au niveau strictement touristique, il faut bien sûr investir dans le renouvellement des installations, et imaginer un avenir qui fait se déplacer les gens pour d’autres activités culturelles, sportives ou de loisirs. Mais ceci exige des investissements. Face à la concurrence française, autrichienne ou italienne, un effort peut être fait, en particulier au niveau tarifaire, avec les touristes indigènes qui restent la base de la fréquentation.
Enfin, il est émis l’idée que les subsides octroyés pour la rénovation énergétique du construit soit liés à une obligation de mettre son bien en location. Tout le débat s’achève sur une sorte de slogan qui se résume à «il faut créer le réflexe montagne.»