Après une année encore difficile en 2024, Worldline dévisse en bourse

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Malgré la nomination d’un nouveau directeur général et une perte nette divisée par trois, l’action clôture sur une chute de 17%.

Le spécialiste des paiements électroniques Worldline, qui a divisé par trois sa perte nette en 2024, a vu son titre chuter mercredi à la Bourse de Paris, malgré la nomination d’un nouveau directeur général.

A la clôture, le titre a perdu 17% à 6,15 euros. Depuis le 1er janvier, le cours de l’action a chuté de plus de 25%.

Worldline a connu de nombreuses difficultés depuis plus d’un an: pannes, dégringolade en Bourse, sortie du CAC 40, comptes dans le rouge, plan de départs...

Le prestataire français, qui a plusieurs fois révisé à la baisse ses prévisions de résultats ces derniers mois, avait annoncé en septembre le départ de son directeur général depuis 11 ans, Gilles Grapinet. Pierre-Antoine Vacheron le remplacera à partir du 1er mars, après quelques mois d’intérim assurés par Marc-Henri Desportes.

En 2024, le groupe a essuyé une perte nette de 297 millions d’euros, contre 817 millions en 2023, due à une dépréciation de la valeur comptable des actions de l’activité terminaux d’Ingenico, cédée voilà plus de deux ans.

Sans cette dépréciation, le groupe réaliserait un bénéfice net de 434 millions d’euros.

«Le redressement prend plus de temps qu’indiqué», soulignent les analystes de Jefferies, qui s’attendent à un premier semestre 2025 encore difficile avant une amélioration par la suite.

«En 2025, nous prévoyons une année avec une croissance similaire à 2024», a déclaré le directeur financier de Worldline, Grégory Lambertie, lors d’une conférence téléphonique. Le chiffre d’affaires du groupe a très légèrement progressé de 0,5% à 4,6 milliards d’euros l’an dernier.

«De plus amples détails concernant la trajectoire 2025 seront fournis lors de la publication du 1er trimestre 2025, le 23 avril 2025. Le nouveau DG travaillera sur le prochain plan stratégique de Worldline qui sera présenté à l’automne», assure le groupe.

«Base financière assainie»

En attendant, le directeur financier met en avant «une base financière assainie depuis l’émission d’une obligation de 500 millions d’euros et le remboursement de près d’un milliard d’euros de dettes pendant l’année 2024, qui nous permet d’envisager 2025 sereinement».

Le groupe compte également céder des actifs, comme annoncé au troisième trimestre, mais n’a pas précisé lesquels. Cela «pourrait concerner jusqu’à 10% des revenus de Worldline», a-t-il indiqué.

«Notre stratégie après dix ans de consolidation du secteur est un recentrage de notre portefeuille. 2024 a été une année de transformation et de recentrage. En 2025, nous nous préparons à rebondir, tout d’abord avec la montée en puissance de clients déjà signés, comme Google ou Qatar Airways. Ensuite, grâce au lancement de produits innovants», selon le directeur financier.

Worldline compte par ailleurs poursuivre son plan dit «de transformation», baptisé Power24 et lancé début 2024, qui intègre un lourd volet social, avec le départ de 8% des 18.000 collaborateurs dans le monde, soit environ 1.400 personnes.

Dans le détail, la principale activité du groupe, les services aux commerçants, a généré un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros, en croissance de 1,9% «dans un environnement économique moins favorable au cours de l’année».

La division «a été confrontée notamment à la résiliation planifiée de certains de nos marchands en ligne et au cours de l’été à des problèmes de performance ciblés qui ont été résolus au quatrième trimestre 2024», a souligné Grégory Lambertie.

L’activité de services financiers s’est repliée de 5% à 891 millions d’euros, notamment en raison de la perte d’un grand client.

Le chiffre d’affaires de la division mobilité et services web transactionnels a progressé de 2% à 351 millions d’euros, grâce à une activité accrue en France et de nouveaux projets au second semestre 2024.

«Après un quatrième trimestre moins bon que prévu en ce qui concerne le contrôle des coûts au sein des segments Services marchands et Services financiers, nous constatons que beaucoup de travail attend le nouveau directeur général», commentent les analystes de Jefferies.

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