Westpac: comportement déraisonnable selon la justice australienne

AWP

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Le tribunal australien juge que la banque n’a pas manipulé les taux mais a tenté de le faire.

La justice australienne a estimé jeudi que la banque australienne Westpac n’avait pas manipulé un taux interbancaire de référence sur les marchés financiers, comme l’en accusait le régulateur, mais néanmoins jugé «déraisonnable» qu’elle ait tenté de le faire.

La Commission australienne des valeurs et investissements (ASIC), soutenait que Westpac, deuxième prêteur immobilier du pays, avait manipulé 16 fois entre 2010 et 2012 le BBSW, un taux interbancaire de référence.

Jeudi, le juge fédéral Jonathan Beach a indiqué que si Westpac avait tenté quatre fois d’influencer le BBSW, ce qui était un «comportement déraisonnable», le régulateur n’avait pas prouvé que ces tentatives avaient été fructueuses.

«L’ASIC n’a pas apporté la preuve d’une manipulation des marchés ou des taux par Westpac», a-t-il dit.

Le scandale des taux interbancaires a éclaboussé les quatre plus grandes banques du pays.

Egalement mis en cause, deux autres géants bancaires australiens, ANZ et la National Australia Bank, avaient décidé de transiger, réglant l’affaire contre 50 millions de dollars australiens (37,7 millions d’euros).

La première banque australienne, la Commonwealth Bank of Australia (CBA), a reconnu début mai avoir eu un comportement «inadmissible» dans cette affaire et accepté de débourser 25 millions de dollars australiens au titre des amendes, des frais de justice de l’Asic et d’une contribution à un fonds de protection du consommateur.

L’Australie n’est pas le seul pays où ont éclaté des scandales de manipulation des taux. Un procès s’est ouvert à Londres début avril concernant la manipulation du taux interbancaire Euribor, une affaire qui avait entraîné le versement de lourdes pénalités par de grandes banques.

Mais le secteur bancaire australien a été impliqué ces dernières années dans de multiples scandales.

Les grandes banques australiennes sont dans la ligne de mire des pouvoirs publics à la suite d’une série d’affaires de fraude présumée aux assurances-vie ou aux prêts immobiliers.

Elles sont soupçonnées d’avoir prodigué des conseils douteux à leurs clients et accusées de violations des lois sur le blanchiment d’argent.

L’Australie a officiellement ouvert en février une enquête sur le secteur.

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