Washington veut bloquer le rachat de Willis Towers Watson par Aon

AWP

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Le Ministère de la justice craint que le rapprochement ne fasse monter les prix et réduire l’innovation.

Le Ministère américain de la justice a annoncé mercredi vouloir bloquer le rachat par le britannique Aon, numéro deux du courtage d’assurance, de son concurrent Willis Towers Watson, troisième mondial, qui pourrait à ses yeux faire monter les prix et réduire l’innovation.

Washington a en conséquence déposé plainte devant un tribunal du district de Columbia pour s’opposer à cette opération annoncée en mars 2020, une transaction par échange d’actions alors estimée à 30 milliards de dollars.

«Les entreprises et les consommateurs américains comptent sur la concurrence entre Aon et Willis Towers Watson pour faire baisser les prix de services essentiels, tels que les conseils en matière de santé et de retraite», a souligné le ministre de la Justice Merrick Garland dans un communiqué.

«Permettre à Aon et Willis Towers Watson de fusionner réduirait cette concurrence vitale et laisserait aux clients américains moins de choix, des prix plus élevés et des services de moindre qualité», a-t-il ajouté.

La Commission européenne avait déjà ouvert en décembre 2020 une enquête approfondie sur la transaction, craignant également qu’elle ne réduise la concurrence. Elle est censée rendre une décision début août.

Aon et Willis Towers Watson ont certes accepté de se séparer de certaines activités, mais c’est insuffisant pour protéger les consommateurs américains, estime le ministère.

Lorsqu’il avait annoncé l’opération en 2020, Aon, dont le siège se trouve à Londres mais est coté à New York comme Willis Towers Watson, avait dit vouloir par cette fusion profiter de «capacités complémentaires pour accélérer sa stratégie de croissance».

Le chiffre d’affaires des deux groupes combinés s’élevait en 2020 à environ 20 milliards de dollars, soit plus que l’actuel numéro un du secteur, l’américain Marsh & McLennan.