Après un bénéfice record, UniCredit confortée dans ses projets d’expansion

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«Nous avons terminé l’année 2024 avec un quatrième trimestre solide» et «avec le meilleur bénéfice net annuel de notre histoire», a commenté le PDG d’UniCredit, Andrea Orcel.

La deuxième banque italienne UniCredit a dépassé ses objectifs en dégageant un bénéfice net de 9,7 milliards d’euros (9,1 milliards de francs) en 2024, un résultat record qui conforte son patron Andrea Orcel dans ses projets d’acquisitions audacieux en Italie et en Allemagne.

Expert en fusions-acquisitions, Andrea Orcel a multiplié les fronts, en Italie où il a lancé une offre sur Banco BPM, numéro trois du secteur, et en Allemagne où il convoite Commerzbank, l’une des principales banques du pays.

Le bénéfice net publié mardi par UniCredit s’est avéré supérieur au consensus des analystes fourni par la banque, qui tablait sur 9,4 milliards d’euros. UniCredit avait visé un bénéfice de «plus de 9 milliards d’euros».

Le bénéfice net du quatrième trimestre a certes chuté de 29,9% à 1,96 milliard d’euros, mais il a lui aussi dépassé les attentes.

«Nous avons terminé l’année 2024 avec un quatrième trimestre solide» et «avec le meilleur bénéfice net annuel de notre histoire», a commenté Andrea Orcel.

Ces résultats ont été cependant fraîchement accueillis à la Bourse de Milan, où le titre a clôturé en baisse de 0,73% à 46,88 euros, après avoir chuté de plus de 3% dans la matinée.

L’action a dû être pénalisée par des spéculations de marché sur une éventuelle cession par la holding de la famille Del Vecchio, Delfin, de sa part de 2,7% dans UniCredit.

Actionnaires choyés

Malgré un «environnement macroéconomique et géopolitique compliqué et imprévisible», UniCredit est «extrêmement bien positionnée pour absorber une normalisation des taux d’intérêt», a assuré M. Orcel.

Quant à la croissance externe, les projets d’acquisitions ne seront poursuivis que s’ils «répondent à des critères stratégiques et financiers stricts» et «améliorent» la rémunération des actionnaires, a-t-il insisté.

UniCredit a promis de reverser 9 milliards d’euros à ses actionnaires sous forme de dividendes et rachats d’actions au titre des résultats de 2024, soit davantage que les 8,6 milliards d’euros prévus.

Et Andrea Orcel prévoit d’augmenter encore la rémunération des actionnaires sur la période 2025-2027.

Pour 2025, la banque prévoit un bénéfice net «globalement conforme» à celui de l’an dernier, mais une «baisse modérée» des revenus engendrés par les intérêts.

UniCredit s’est fixé pour ambition d’atteindre un bénéfice net d’environ 10 milliards d’euros en 2027.

Dans un contexte de baisse des taux, le revenu net d’intérêts a augmenté de 2,5% à 14,35 milliards d’euros en 2024.

Les commissions ont rebondi, grimpant de 7,6% à 8,14 milliards d’euros.

Offensive tous azimuts

UniCredit avait pris de court les marchés en annonçant en septembre l’acquisition de 9% de sa rivale allemande Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital et enfin à 28%, sous réserve des autorisations requises.

Ce projet, mis entre parenthèses en attendant les élections anticipées en Allemagne du 23 février, a suscité cependant les fortes résistances de Berlin et de Commerzbank.

«Nous attendons de pouvoir engager des discussions avec le nouveau gouvernement», avant toute décision sur une éventuelle offre, a expliqué M. Orcel lors d’une conférence avec des analystes.

Le patron d’UniCredit a confirmé s’accorder environ un an avant de passer à l’acte ou non, assurant qu’une décision finale ne serait pas prise avant «trois, quatre ou cinq trimestres».

Il s’est néanmoins dit «optimiste» quant aux chances d’arriver à un «résultat positif» concernant Commerzbank après «des discussions constructives».

Alors que son projet d’une reprise de Commerzbank marquait le pas, UniCredit a lancé fin novembre une offre publique d’échange (OPE) d’actions sur Banco BPM, la valorisant à 10,1 milliards d’euros.

Banco BPM a jugé largement insuffisant le prix de cette OPE et introduit un recours auprès du gendarme italien de la concurrence contre cette offre, assurant qu’il s’agirait d’une «acquisition prédatrice».

Andrea Orcel a de nouveau surpris les marchés début février en rachetant une participation de 4,1% dans l’assureur Generali qui lui permettra d’avoir son mot à dire dans la bataille sur la reconduction de son patron sortant, Philippe Donnet.

Cette participation purement «financière» a «dépassé le seuil de 5%», incluant les positions détenues pour le compte des clients, a annoncé mardi M. Orcel, qui se défend de toute velléité de vouloir acquérir Generali.

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