UBS recommande à ses clients de se tenir à l’écart des cryptodevises

AWP

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Dans une note datée de fin juin, le numéro un bancaire suisse met en garde contre les «risques substantiels» que représente ce marché hautement spéculatif pour les investisseurs institutionnels.

Le groupe bancaire UBS, à qui l’on prêtait il y a peu des velléités de proposer à sa clientèle fortunée des solutions de placement en cryptodevises, semble avoir changé son fusil d’épaule en la matière, face aux restrictions réglementaires qui se multiplient et des effets de levier dont abusent les acteurs de ce marché.

Dans une note datée de fin juin, le numéro un bancaire helvétique met en garde contre les «risques substantiels» que représente ce marché hautement spéculatif pour les investisseurs institutionnels, rappelant qu’au 22 juin, le bitcoin était retombé à 28’800 dollars, soit 55% de moins qu’à son apogée mi-avril.

«En ce qui concerne notre position, nous avons toujours dit que nous suivions de près les développements dans le domaine des actifs numériques», a indiqué mercredi à AWP un porte-parole d’UBS, insistant sur le fait que la banque est surtout intéressée par la technologie des registres distribués (DLT), qui sous-tend cette catégorie d’actifs.

Même si la rapide dépréciation de la plus emblématique des monnaies virtuelles s’est traduite par un retour des acheteurs et que sa performance depuis le début de l’année reste positive, UBS recommande aux investisseurs d’éviter de ce type d’actifs dans leur portefeuille et de leur préférer des valeurs technologiques moins risquées, comme les fintech.

«La dernière mesure de répression de la Chine, qui s’est étendue aux mineurs, aux banques, aux réseaux de paiement électronique et aux médias sociaux, a porté atteinte au prix des cryptodevises et aux opérateurs», estime la banque aux trois clés.

Par ailleurs, les avertissements d’Eric Rosengren, responsable de l’antenne de Boston de la Réserve fédérale (Fed), à l’égard du «stablecoin» tether, et la réprimande directe de la plateforme d’échange Binance par le régulateur britannique (FCA) suggèrent une «escalade dans les messages réglementaires occidentaux», selon UBS.

Levier spéculatif

A cela s’ajoutent des pratiques de négoce préjudiciables, comme l’extension de l’effet de levier par des facteurs 50 ou 100, «vraisemblablement en contradiction flagrante avec la réglementation financière courante», préviennent les experts de la grande banque.

En mai dernier, Bloomberg s’était fait l’écho de projets d’UBS dans les placements en cryptomonnaies pour clients fortunés en réponse à la demande grandissante pour ce type d’actifs. Ces solutions n’auraient toutefois concerné qu’une «très petite portion de la fortune totale des clients», selon des sources «proches du dossier» citées par l’agence.

Egalement sollicitée, la direction de Credit Suisse assure suivre «de très près l’évolution du marché», même si la banque n’est pas active en tant que telle dans le secteur des cryptomonnaies et ne propose pas d’actifs numériques.

Du fait de leur voracité énergétique, «les cryptomonnaies sont en contradiction avec la durabilité ESG et ne peuvent être intégrées dans des stratégies de placement durables», a affirmé Thomas Weisshaar, responsable cryptomonnaies et valeurs patrimoniales numériques de la banque aux deux voiles en mai à l’occasion de la 8e édition du Cash Day.

La réserve dont font preuve les deux principaux acteurs du secteur bancaire helvétique contraste avec l’ambition affichée par certains concurrents de mettre en place des passerelles entre finance numérique et traditionnelle, à l’image des américains BNY Mellon, Morgan Stanley, Goldman Sachs, l’allemand Deutsche Bank ou encore l’espagnol BBVA.

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