Lesté par l’affaire Archegos, UBS progresse au premier trimestre

AWP

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L’impact de la déroute du fonds spéculatif américain est insuffisant pour effacer totalement la bonne performance opérationnelle du début d’année.

La débâcle d’Archegos a également laissé des traces chez UBS. Tout comme le rival Credit Suisse, le numéro un bancaire helvétique a pâti au premier trimestre de son exposition au fonds spéculatif américain à la dérive. L’impact est cependant moins violent, insuffisant pour effacer totalement la bonne performance opérationnelle du début d’année.

L’affaire Archegos a causé une perte de recettes de 774 millions de dollars (709,5 millions de francs) au premier trimestre, avec un impact sur le résultat de 434 millions. Ce à quoi il faudra ajouter 87 millions au deuxième partiel, a expliqué mardi le nouveau patron, Ralph Hamers, lors d’une téléconférence.

UBS a souffert des déboires du «hedge fund», mais dans une ampleur sans commune mesure avec Credit Suisse, qui a inscrit un débours de 4,4 milliards de dollars au premier trimestre et table sur 600 millions supplémentaires au deuxième. Dans un commentaire, la banque Vontobel souligne que d’autres concurrents, comme Morgan Stanley, ont été davantage affectés.

Entré en fonction l’automne dernier, Ralph Hamers a exprimé sa déception face à cette affaire prise «très sérieusement». «Nous allons résoudre les problèmes et en tirer des leçons», a-t-il assuré.

Pas question cependant de laisser tomber l’activité de courtage liée aux fonds spéculatifs, le «prime brokerage». «Cela reste important pour nous», a affirmé M. Hamers. La question des risques induits par ce segment de la banque d’affaires fait l’objet de discussions avec l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).

Pour l’heure - et contrairement au sort réservé à Credit Suisse - le gendarme financier n’a pas lancé d’enquête approfondie (mesure d’«enforcement») à l’encontre du numéro un bancaire helvétique, ni exigé des mesures correctives, selon le directeur financier Kirt Gardner.

Gestion de fortune solide

Jusqu’ici, les dégâts subis par UBS ne l’ont pas empêché de progresser. Le géant zurichois a même signé une performance de choix dans la gestion de fortune, dépassant les attentes du consensus AWP. La division Global Wealth Management (GWM) a ainsi vu son résultat avant impôts s’envoler de 63%, au bénéfice d’entrées nettes d’argent de 36,2 milliards.

Les revenus du groupe ont gonflé de 7,2% sur un an à 8,71 milliards de dollars, alors que les charges ont été allégées de 4,1% à 6,41 milliards. Le résultat avant impôts s’est inscrit à 2,30 milliards de dollars, ce qui représente une envolée de 15,8%. La banque d’affaires et la gestion d’actifs ont vu leur bénéfice avant impôt chuter de respectivement 22% et 43%. L’écrasante majorité de ces indicateurs sont inférieurs aux prévisions des analystes.

La direction s’attend à voir ses revenus influencés par des effets saisonniers au deuxième trimestre, notamment un recul de l’activité clientèle.

Dans un contexte difficile, toujours marqué par la pandémie de COVID-19, la banque annonce des économies de 1 milliard de dollars jusqu’en 2023.

Dans leur majorité, les analystes se sont montrés compréhensifs vis-à-vis d’UBS. Les investisseurs en revanche ne l’ont pas entendu de cette oreille: l’action UBS a terminé en recul de 1,98% à 13,84 francs, dans un SMI en baisse de 0,63%.

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