Raiffeisen boucle le premier semestre en léger retrait

AWP

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La banque dirigée par Patrik Gisel reconnait avoir «vécu une phase mouvementée» suite à l’affaire Vincenz.

Raiffeisen a vu ses résultats se contracter légèrement au premier semestre, malgré une hausse des recettes. La coopérative a évoqué mercredi un semestre «contrasté», marqué par la polémique autour de la gouvernance d'entreprise de la troisième banque du pays, dans le sillage de l'affaire Pierin Vincenz.

Entre janvier et juin, le produit d'exploitation a progressé de 0,5% à 1,63 milliard de francs, alors que les charges ont diminué de 0,7% à 1 milliard tout rond. Le ratio coûts/revenus a ainsi pu être ramené à 61,1%, soit 70 points de base (pb) de mieux qu'un an plus tôt, a détaillé la banque dans un communiqué.

Le résultat opérationnel a en revanche accusé un repli de 2,7% à 517 millions et le bénéfice net de 4,1% à 416 millions. Raiffeisen a inscrit des corrections de valeur de 20 millions liées à la société zurichoise de cartes de crédit Aduno, a expliqué le directeur général Patrik Gisel en conférence téléphonique.

Malgré des taux historiquement bas, le produit des opérations sur intérêts, dont la banque tire l'essentiel de ses revenus, s'est étoffé de 1,6% à 1,14 milliard de francs. Les commissions et services ont généré 256 millions (+3,9%).

Le produit des participations s'est envolé de plus de moitié à 53 millions, du fait de la distribution unique de dividendes d'Aduno Holding. Au contraire, le poste «autres produits ordinaires» a fondu de près de moitié à 58 millions, essentiellement en raison d'un effet de base lié à l'introduction du nouveau système bancaire central.

Au bilan, les prêts et crédits à la clientèle s'inscrivaient fin juin à 184,87 milliards de francs, en hausse de 2,4% par rapport au bouclement de 2017, dont 176,26 milliards (+2,1%) de créances hypothécaires.

Pendant la période sous revue, la masse sous gestion s'est étoffée de 0,5% et dépasse désormais les 210 milliards. L'afflux net d'argent frais s'est élevé à 2,2 milliards.

Semestre mouvementé, gouvernance remaniée

Patrik Gisel a annoncé sa démission pour la fin de l'année. «Cela me fait un peu mal de quitter un groupe qui rencontre autant de succès», a-t-il affirmé.

Revenant sur les remous causés par l'affaire Pierin Vincenz, du nom de son ancien directeur général soupçonné de s'être enrichi personnellement lorsqu'il présidait Aduno, la banque dit avoir «vécu une phase mouvementée».

Rappelant la fin de la procédure d'examen approfondi du gendarme financier (Finma) à son égard, le groupe assure avoir d'ores et déjà pris la plupart des mesures d'amélioration requises.

Une assemblée extraordinaire des délégués a été convoquée le 10 novembre pour élire «au moins quatre nouveaux membres» du conseil d'administration, ainsi qu'un nouveau président, suite à la démission en mars de Johannes Rüegg-Stürm.

Après avoir repris la présidence à titre intérimaire et affirmé son intérêt pour le poste lors de l'assemblée générale de juin, l'ex-vice-président Pascal Gantenbein avait retiré sa candidature fin juillet, un peu plus d'une semaine après l'annonce de la démission de Patrik Gisel.

Pour la suite des opérations, la direction dit s'attendre à une évolution conjoncturelle stable et estime que «le contexte difficile des faibles taux en Suisse ne changera sans doute pas de sitôt» et que de ce fait la pression sur les marges d'intérêt devrait perdurer.

La vente de la banque privée Notenstein à Vontobel, annoncée en juin, permettra de relever un peu la tête au deuxième semestre. Se déclarant "«prudent», M. Gisel a dit anticiper une contribution positive de 30 millions au compte de résultat.

La cession va entraîner la suppression de 50 postes auprès de la société informatique saint-galloise Arizon Sourcing, détenue conjointement par Raiffeisen (51%) et le développeur de logiciels bancaires Avaloq (49%). Aucune autre coupe n'est prévue, a assuré Patrik Gisel.

 

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