Le gestionnaire d’actifs Partners Group a déçu avec sa copie semestrielle, jalonnée de résultats en baisse et inférieurs aux attentes. La reprise est plus longue qu’escompté, alors que le loyer de l’argent reste élevé aux Etats-Unis et dans la zone euro. L’entreprise a notamment dû reporter plusieurs cessions d’actifs et ne se prononce pas sur un calendrier de redressement précis.

De janvier à juin, les recettes ont reculé de 7% à 977 millions de francs. Les commissions liées à la gestion ont grappillé 4% à 815 millions tandis que celles liées à la performance ont plongé de 39% à 161 millions, indique mardi un communiqué de l’entreprise zougoise.

Ces dernières «ont été affectées par la reprise plus lente que prévu de l’environnement de transactions, ce qui a conduit l’entreprise à reporter plusieurs cessions d’actifs au sein de sa plateforme de capital-investissement et d’infrastructure», a expliqué Partners Group.

Son directeur général David Layton, cité dans le document, a assuré que «le ‘pipeline’ de sortie reste robuste et très diversifié, avec un nombre croissant d’actifs matures. Nous sommes convaincus que nos commissions de performance augmenteront de manière significative lorsque l’environnement de sortie commencera à s’améliorer».

Moins de personnel

Dans le même temps, les coûts opérationnels ont reculé de 9% à 371 millions de francs, celui du personnel chutant même de 12% à 300 millions. A fin juin, le gestionnaire d’actifs comptait 1767 emplois à temps plein, soit 6% de mois qu’un an plus tôt. Pour David Layton, le total est stable en comparant avec les valeurs moyennes semestrielles. Il a ajouté, en marge des résultats, qu’un certain nombre de postes était encore vacant et que des années de transition avaient toujours lieu.

Au niveau de la rentabilité, le bénéfice opérationnel (Ebit) s’est amoindri de 6% à 605 millions de francs tandis que la marge afférente s’est améliorée à 62,0% après 61,2%. Le résultat net a diminué de 8% à 508 millions.

Les avoirs sous gestion ont totalisé 149 milliards de dollars au 30 juin, en hausse de 5%.

Les résultats ont raté le coche du consensus AWP. Les revenus s’inscrivent même en deçà des attentes les plus pessimistes.

Dans son commentaire, la Banque cantonale de Zurich a pointé des résultats inférieurs de 5% à ses anticipations. Les perspectives brossées par la direction restent vagues à propos de la reprise espérée de l’activité de transactions. En revanche, Vontobel estime que le modèle d’affaires de Partners Group reste très rentable, avec une marge Ebit de 62% et un rendement des capitaux propres annualisé de 45%, malgré le manque d’activité transactionnelle au premier semestre.

La direction confirme les perspectives en termes de commissions liées à la performance et table sur une demande brute de la part de la clientèle de 20 à 25 milliards de dollars en 2024.

Depuis le début du deuxième semestre, l’activité d’investissement a nettement augmenté, a déclaré Juri Jenkner, co-responsable des investissements chez Partners Group. A la fin août, des participations supplémentaires d’une valeur de 6 milliards de dollars étaient en cours de conclusion, après un total de 9 milliards au premier semestre pour le compte de ses clients.

Les investisseurs ont sanctionné la performance à la Bourse suisse. L’action du gestionnaire d’actifs zougois a terminé la séance en chute libre de 9,2% à 1110,50 francs, l’indice phare SMI clôturant pour sa part en baisse de 0,83%.