La banque Lloyds dans le rouge au premier semestre

AWP

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La perte nette s’est établie à 234 millions de livres sur les six premiers mois de l’année, contre un bénéfice de 1,94 milliard un an plus tôt.

La banque britannique Lloyds a annoncé jeudi être tombée dans le rouge au premier semestre après avoir passé d’énormes provisions pour affronter le risque d’impayés en raison du choc économique résultant de la pandémie.

La perte nette s’est établie à 234 millions de livres sur les six premiers mois de l’année, contre un bénéfice de 1,94 milliard un an plus tôt, selon un communiqué de la banque, l’une des plus grandes du Royaume-Uni.

Lloyds a mis de côté au total 3,8 milliards de livres sur la période, dont 2,4 milliards de livres sur le seul deuxième trimestre, afin d’anticiper les dégâts de la crise économique.

Compte tenu de la récession et la flambée du chômage au Royaume-Uni, nombreux sont les particuliers et les entreprises qui ne pourront pas rembourser leur crédit, ce qu’anticipe la banque en passant de telles provisions dans ses comptes.

La veille, la banque Barclays avait déjà annoncé une charge d’un montant similaire pour le premier semestre (3,7 milliards).

«Les perspectives sont clairement devenues plus sombres depuis les résultats du premier trimestre, avec un impact économique du confinement plus fort que prévu», relève António Horta-Osório, directeur général, qui a annoncé récemment son départ prévu en juin 2021.

Pour l’ensemble de l’année 2020, Lloyds s’attend à des provisions comprises entre 4,5 et 5,5 milliards de livres, ce qui devrait peser lourdement sur sa rentabilité.

«Lloyds est une banque prévisible. Elle prend des dépôts et accorde des prêts, en vendant en plus des produits de gestion de fortune, de retraite et d’assurances. Malheureusement, c’est l’activité essentiel de prêts qui est touchée le plus durement par la crise actuelle», souligne Nicholas Hyett, analyste chez Hargreaves Lansdown.

La banque observe toutefois quelques signes attestant d’une reprise dans certains domaines, comme la consommation des ménages et le marché immobilier, mais les perspectives «restent incertaines».

Il s’attend à souffrir d’une activité économique déprimée et de la faiblesse des taux d’intérêt, qui rogne ses marges, pour le reste de l’année.

Au cours du premier semestre, son volume de prêts est resté stable à 440 milliards de livres. Les dépôts des clients ont eux augmenté de 29 milliards de livres, conséquence d’une prudence des ménages qui ont moins consommé et des aides fournis aux entreprises par le gouvernement britannique.

Le marché s’inquiétait quant à lui des sombres perspectives pour la banque. Le titre chutait de 8,25% vers 08H50 GMT à la Bourse de Londres.

«Les résultats sont dans l’ensemble mauvais et la période qui arrive va être vraiment difficile», note Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

«Toutefois, l’ensemble du secteur bancaire sait désormais gérer les crises et bénéficie d’une situation financière plus solide qu’il y a 12 ans au moment de la crise financière internationale», selon lui.

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