La néobanque en liquidation Flowbank a porté plainte contre l’autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF). L’établissement genevois critique le refus de l’augmentation de capital et l’impossibilité de faire appel pour se sauver du naufrage.

Flowbank s’oppose à la décision prise mi-juin par la Finma concernant sa mise en faillite, selon les informations révélées dimanche par SonntagsZeitung. La banque, via les liquidateurs du cabinet d’avocats Walder Wyss, est restée muette aux sollicitations de l’agence AWP lundi.

La Finma a souligné à AWP que cette procédure pendante - sur laquelle elle ne s’exprime pas - n’est pas liée à sa décision du 12 juin 2024. «Dans le cadre d’une procédure d’enforcement ouverte en juin 2023, Flowbank n’avait à plusieurs reprises pas respecté les prescriptions en matière de fonds propres, était mal organisée dans différents domaines et sa comptabilité et ses rapports financiers étaient incomplets et erronés», détaille un porte-parole.

Par décision du 8 mars 2024, le gendarme financier avait retiré l’autorisation à la banque d’exercer en raison de «graves irrégularités persistantes» et de son «incapacité à rétablir la situation légale». Mi-juin, la néobanque fondée en 2020 a été placée en faillite.

La plateforme financière a estimé de son côté avoir répondu aux exigences en réunissant la somme de 25 millions de francs dans un délai de cinq jours. «Le montant exigé se trouvait sur un compte fiduciaire et attendait l’autorisation de la Finma», écrit Flowbank dans son recours auprès du Tribunal administratif fédéral.

L’autorité n’a toutefois pas autorisé l’augmentation de capital compte tenu de l’origine de l’argent frais provenant d’une société contrôlée par Changpeng Zhao, le fondateur de Binance, rappelle la publication. Dans le collimateur des gendarmes financiers américains, Binance avait notamment enfreint les dispositions en matière de blanchiment d’argent.

Selon la Finma, Flowbank avait avant sa fermeture un total au bilan d’environ 680 millions de francs et gérait 22’000 comptes de clients.