Cembra Money Bank a renoué avec la croissance en matière de rentabilité l’an dernier. Etoffant ses revenus, alors que les charges d’exploitation sont demeurées sous contrôle, l’établissement zurichois spécialisé dans les cartes de crédit et l’octroi de crédits à la consommation a vu son bénéfice net progresser de 8% sur un an à 170,4 millions de francs.
Considérés dans leur ensemble, les revenus nets ont eux poursuivi leur expansion l’an dernier, se hissant à 550,7 millions de francs, 7% de plus qu’en 2023, indique jeudi Cembra. Les charges d’exploitation ont dans le même temps crû nettement moins fortement, soit de 1% à 264,5 millions. Les dépenses liées au personnel ont fléchi de 2% à 134,8 millions, reflet de la réduction d’effectif opérée l’an dernier, Cembra employant à fin décembre 2024 812 collaborateurs à temps plein, 90 de moins que douze mois auparavant.
Dans le détail des recettes, celles provenant des opérations porteuses d’intérêts ont crû de 10% à 380,5 millions de francs, reflet notamment d’un bond de 25% à 109 millions dans les affaires de cartes de crédit. Celles dans les crédits à la consommation ont gagné 9% à 186,2 millions.
La baisse du taux d’intérêt maximal s’est accompagnée de certains effets négatifs, la banque, dans l’environnement actuel de taux d’intérêts peut profiter d’une baisse des coûts de refinancement, a relevé devant la presse Holger Laubentahl, le directeur général de Cembra Money Bank. De ce fait, l’établissement table sur une stabilisation de la marge d’intérêts, après la nette amélioration à 5,6% l’an passé.
Dans un contexte de ralentissement économique et d’augmentation du coût de la vie en Suisse, Cembra s’est montrée plus sélective dans l’octroi de crédits aux particuliers, a ajouté M. Laubenthal. En la matière, l’institut financier recherche le rapport optimal entre «prix, chiffre d’affaires et risque», a souligné son patron.
Le total des créances nettes a diminué de 1% à 6,63 milliards de francs et celles des crédits aux particuliers ont fléchi de 4% à 2,27 milliards. Elles se sont tassées de 2% à 1,01 milliard dans les affaires de cartes de crédit. En revanche, celles du domaine des financements de véhicules ont augmenté de 1% à 3,18 milliards de francs.
Le bénéfice avant impôts s’est inscrit à 211,8 millions, en hausse de 8%. Le rapport entre les coûts et les revenus s’est lui aussi amélioré, passant d’une année sur l’autre de 50,9 à 48,1%.
Résultats supérieurs aux attentes
La performance s’est révélée supérieure aux attentes des analystes. Sondés par l’agence AWP, ces derniers avaient en moyenne anticipé des produits d’exploitation de 539,7 millions de francs et un bénéfice net de 167,5 millions.
Compte tenu de résultats jugés solides, le conseil d’administration proposera à ses actionnaires lors de l’assemblée générale ordinaire du 24 avril prochain de porter le dividende au titre de l’exercice sous revue à 4,25 francs par action. Ce montant représente une hausse de 25 centimes par action ou 6% par rapport au versement effectué l’an dernier.
Evoquant l’exercice en cours, Cembra table sur une progression de ses revenus nets au moins égale à celle du produit intérieur brut de la Suisse. Le taux de pertes, de 1,1% l’an dernier, contre 0,8% en 2023, devrait quant à lui rester solide. Les charges devraient diminuer de 15 à 20 millions de francs, a estimé M. Laubenthal.
Au final, le bénéfice net devrait une nouvelle fois s’étoffer, le rendement des fonds propres devant lui s’inscrire entre 14 et 15%, contre 13,4% en 2024. Cembra a dans la foulée confirmé ses objectifs à moyen terme, soit jusqu’en 2026.
Les investisseurs ont salué la performance, l’action Cembra décollant vers 13h00 à la Bourse suisse de 5,5% à 97,50 francs, alors que l’indice de référence SPI restait lui quasiment stable (+0,02%).