Bâloise essuie un tassement des recettes et de la rentabilité

AWP

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Le groupe dirigé par Gert De Winter précise que des réserves de 32,4 millions pour l’externalisation d'activités en Allemagne ont grevé le résultat. Le titre perd 2,8%.

Bâloise a accusé au premier semestre une contraction de son volume d’affaires, attribuée à la politique «restrictive» observée par l’assureur en matière de souscription dans l’assurance vie. La rentabilité a de son côté pâti de l’assainissement en cours du portefeuille responsabilité civile outre-Rhin.

Le volume de primes s’est érodé de 3,6% en comparaison annuelle à 5,47 milliards de francs, tandis que le bénéfice net a fondu de 9,8% à 269,7 millions. Le groupe précise dans son compte-rendu intermédiaire mardi que la constitution de réserves de 32,4 millions pour l’abandon progressif d’affaires responsabilité civile en Allemagne a grevé le résultat net.

Le ratio combiné net - soit la corrélation entre sinistres et coûts - des affaires non-vie a subi une péjoration de 4,4 points de pourcentage à 94,1%, ou 91,1% hors remaniement de portefeuille. Les affaires en Allemagne ont retrouvé le chemin de la rentabilité avec un ratio combiné de 96,4%, dans la fourchette des 96 à 98% articulée par le groupe de longue date.

«Nous avions décidé de nous désengager des activités avec les clients industriels, pour nous concentrer sur les privés et les petites et moyennes entreprises», a rappelé le directeur général Gert De Winter en conférence de presse. Le patron a dans la foulée reconnu qu’il faudra du temps pour que le volume de ces «petits» contrats parvienne à compenser les «gros» accords industriels.

Le niveau des fonds propres a reflué à 6,15 milliards, contre 6,41 milliards six mois plus tôt.

Attentes déçues

La performance affichée douche les projections des analystes consultés par AWP pour toutes les rubriques. Le ratio combiné aurait dû atteindre 92,2%, le bénéfice net 284,2 millions et les fonds propres 6,17 milliards.

Le volume de primes brutes dans l’assurance non vie s’est enrobé de 5,2% à 2,26 milliards de francs, mais l’excédent d’exploitation a été amputé de près de moitié (44,4%) à 145,1 millions. La collecte dans l’assurance vie a fondu de 8,7%, mais l’excédent d’exploitation a bondi de plus de deux tiers (68,6%) à 193,6 millions.

La direction n’avance aucune perspective chiffrée pour la suite de l’exercice, mais estime que les résultats semestriels positionnent l’entreprise sur la voie de ses objectifs à moyen terme. Aux dernières nouvelles, Bâloise ambitionnait de rallier entre 2017 et 2021 un million de nouveaux clients et de générer deux milliards de francs de liquidités. Le ratio combiné doit évoluer dans un couloir de 90 à 95%.

La filiale Baloise Bank Soba affiche de son côté un bénéfice net en hausse de 3,2% à 13,7 millions de francs. L’établissement se félicite d’avoir étoffé le nombre de ses mandats de gestion de fortune de plus d’un quart, pour franchir la barre des 2000.

Dans un contexte qualifié de difficile, les opérations d’intérêt ont enflé de 3,1% pour atteindre 39,7 millions de francs.

Analystes magnanimes

Baader Helvea accueille une volée de chiffres «mitigée», mais souligne que la constitution de réserves pour le segment non-vie a été partiellement compensée par la performance dans le segment vie. UBS ajoute qu’outre cet effet non récurrent, le bénéfice net aurait plus que comblé les attentes du marché.

La performance sous-jacente demeure saine, de l’avis de Vontobel également. La banque privée ne se prive toutefois pas non plus d’épingler l’accumulation de réserves pour l’abandon d’un portefeuille en Allemagne.

En sus des effets non récurrents en Allemagne, les dégâts des orages ont aussi péjoré la performance dans le segment non vie, relève la Banque cantonale de Zurich. L’établissement zurichois salue nonobstant le rendement des placements et le niveau de fonds propres.

Si les analystes se sont montrés compréhensifs, la pilule a semblé moins facile à avaler pour les actionnaires. A la clôture, la nominative Bâloise a lâché 2,8% à 151,00 francs. De son côté, l’indice élargi SPI a reculé de 0,14%.

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