Surfer la vague du marché américain

Thomas Prechal, Altor Capital

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Porté par une économie solide, des flux acheteurs et des valeurs favorablement positionnées, le marché actions américain continue d’offrir d’intéressantes opportunités.

A l’heure où les marchés américains enchaînent les records, la question qui brûle les lèvres est de savoir jusqu’où, et surtout jusqu’à quand, cette tendance sera en mesure de se poursuivre. Au vu des récentes annonces de la Fed, de la résilience de l’économie américaine, des performances affichées par certains fleurons de la technologie – et plus largement du potentiel vertigineux de l’IA –, de nombreux signaux plaident en faveur d’une lame de fond appelée à se consolider.

Après une hausse de 24% du S&P 500 en 2023, la bourse américaine continue sa randonnée en altitude, avec de nouveaux pics atteints la semaine dernière et une progression notable depuis le début de l’année sur l’ensemble des segments. Les annonces de la Réserve fédérale américaine du 20 mars sont venues rassurer les investisseurs en confirmant le projet de trois baisses de taux d’un quart de point de pourcentage en 2024, et en laissant les taux élevés inchangés, comme attendu. A noter également que les membres de la Fed ont nettement relevé leur projection de croissance du PIB des Etats-Unis à 2,1% en 2024, contre 1,4% précédemment. Bien que gardant l’objectif de ramener l’inflation sous la barre des 2%, la FED joue désormais son rôle de moteur de la croissance et ne veut en aucun cas laisser partir le chômage dans une spirale ascendante. Jerome Powell connaît en effet le potentiel effet tache d’huile des licenciements si cette tendance devait s’enclencher. Il n'a par ailleurs pas rejeté l’option d’une baisse de taux au mois de juin, voire en mai si le marché de l’emploi venait à se détériorer.

Dans ce contexte, on voit mal ce qui pourrait calmer l’appétit pour le marché actions américain, et en particulier pour les valeurs technologiques en lien avec l’IA. Le Nasdaq affiche une hausse de plus de 11% depuis le début de l’année, soutenu par certains acteurs emblématiques. Nvidia, qui incarne à elle seule toute l’effervescence suscitée par les promesses de l’IA, flirte avec une performance de 100% pour l’année en cours. Son évaluation reste néanmoins raisonnable au vu de son potentiel, et un ralentissement ne semble pas encore à l’ordre du jour. Le fabricant de puces Micron Technology, fournisseur de Nvidia, a quant à lui présenté la semaine dernière des chiffres très attendus en tant que premier acteur majeur des semi-conducteurs à publier ses résultats trimestriels. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires progresser de 57% sur un an, au-delà des prévisions des analystes, confirmant ainsi la forte demande en matériel destiné à l’intelligence artificielle. Ces éléments accréditent la thèse d’un gain de productivité majeur lié à cette révolution technologique, et donc d’un cycle de croissance pour l’économie américaine, plutôt que celle d’une bulle prête à éclater.

Dans le même temps, on observe d’importants flux acheteurs, notamment de la part des hedge funds, avec une concentration marquée sur les Magnificent 7. Ces flux viennent aussi en large partie des rachats d’actions de la part des entreprises. A cela s’ajoute un regain significatif du retail trading dû à une hausse des cryptomonnaies et à l’engouement généralisé pour les valeurs fortes du Nasdaq. La seule ombre au tableau du point de vue des flux est l’apparition récente d’un positionnement vendeur des fonds de pension et des fonds systématiques. Il n’en demeure pas moins que le marché américain offre encore à ce jour des opportunités de taille pour les gérants actifs.