Gestion obligataire et remontée des taux

Jean-Philippe Donge, Banque de Luxembourg Investments

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Les autorités monétaires mettent un point d’honneur à venir à bout de l'inflation. Les spéculations vont bon train concernant le moment où aura lieu le fameux pivot de la Fed ainsi que celui de la BCE.

Il y a quelques années, nous expliquions qu’un environnement de taux extrêmement bas nous incitait à ajuster notre façon de gérer nos portefeuilles. Cet environnement, induit par une intervention des banques centrales au lendemain de la grande crise financière de 2008 et de la crise de la dette européenne qui sévit ensuite, redéfinissait les règles de la gestion obligataire et nous amenait à intégrer encore plus d’éléments de théorie économique et financière dans la gestion.

2020: Une normalisation retardée

Alors que, durant les années précédentes, nous anticipions une normalisation des marchés obligataires, en mars 2020, ces derniers ont été, une nouvelle fois, «sauvés» par un événement – la pandémie de Covid-19 – qui a obligé les autorités monétaires à intervenir.

Face à l’incertitude engendrée par cette pandémie mondiale, d’une ampleur jamais vécue depuis la Grippe espagnole de 1918, la plupart des banques centrales de la planète ont, à nouveau, entrepris de soutenir les actifs financiers, de la dette souveraine de la zone euro aux emprunts d’entreprises américaines.

Ainsi, tandis qu’un crash historique des marchés se profilait à l’horizon (le S&P500 perdait 34% en moins d’un mois entre le 19 février et le 23 mars 2020 et le rendement de l’emprunt de référence américain à 10 ans entamait une forte remontée dans les premiers jours du mois de mars après s’être initialement orienté à la baisse), la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale (Fed), en particulier, ont fini par intervenir massivement. Entre autres mesures, nous pouvons citer, par exemple, le Pandemic emergency purchase programme (PEPP) de la BCE et le Main Street Lending Program (MSLP) initié par la Réserve fédérale et visant les petites et moyennes entreprises aux Etats-Unis.

L’ensemble des actifs financiers ont alors profité de ces nouvelles mesures d’assouplissements quantitatifs pour repartir à la hausse.

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