Pour la seconde année de suite, les finances de la Ville de Genève bénéficient des rentrées fiscales extraordinaires du canton. Les comptes 2022 affichent un excédent de 148,9 millions de francs, alors que le budget prévoyait un déficit de 23,1 millions. Le budget se monte à près de 1,3 milliard.

«Ce résultat nous semble exceptionnel. Il est dû à un certain nombre de salaires volatils et à l’impôt sur le bénéfice d’un certain type d’entreprises. Nous ne sommes pas à l’abri de crises qui pourraient nous être défavorables», a relevé mercredi devant les médias le conseiller administratif Alfonso Gomez, en charge du département des finances, de l’environnement et du logement (DFEL).

L’impôt sur les personnes physiques, qui représente la moitié des revenus nets de la première ville du canton, a rapporté 710,3 millions, soit 91,5 millions de plus que les prévisions d’octobre 2021 ayant servi à établir le budget. Les correctifs des années précédentes s’élèvent à 57,7 millions, un montant «hors norme», a indiqué Philippe Krebs, directeur adjoint au DFEL.

L’impôt sur les entreprises a, lui, rapporté 212,3 millions, dont 61,9 millions de plus que prévu. Les autres impôts ramènent des recettes supplémentaires de 23 millions et les autres revenus, 22,5 millions de plus. Ces derniers sont encore affectés par les effets du Covid - rabais sur les redevances et l’utilisation du domaine public, montant des amendes moins important.

Les charges nettes se sont montées à 1,269 milliard, soit à 31 millions de plus que prévu au budget. Cet écart provient d’effets comptables, comme des provisions sur le reliquat fiscal, mais aussi d’une hausse de 5,5 millions des frais en énergie.

En 2022, les investissements nets se sont élevés à 94,5 millions, au lieu des 180 millions budgétés. «Le Conseil administratif veut indiquer clairement qu’il y a des investissements importants à faire, notamment en matière de rénovation de bâtiments d’habitation et de mobilité. Le bonus nous permet d’y faire face sans emprunter», a expliqué le grand argentier.

L’excédent de revenus permet aussi à la Ville de réduire sa dette de 100 millions, à 1,6 milliard. En outre, l’exécutif propose d’affecter 6 millions de francs supplémentaires à la réserve conjoncturelle, qui se montera ainsi à 105 millions. Cette réserve servira à provisionner l’ensemble des déficits projetés en vue d’un retour à l’équilibre d’ici à 2028.