SGS étoffe sa rentabilité en 2019 et gâte ses actionnaires

AWP

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Le «plan d’optimisation structurelle» commence à porter ses fruits. L'action grimpe de 4,5%.

Malgré des revenus en léger recul, le groupe SGS est parvenu à améliorer sa rentabilité l’année dernière et va comme attendu mieux rémunérer ses actionnaires. Forte de ses résultats, la multinationale genevoise a affiché sa confiance pour l’exercice en cours, ce qui a eu l’heur de plaire aux investisseurs, qui ont plébiscité le titre en Bourse.

Pendant la période sous revue, les recettes se sont établies à 6,6 milliards de francs, en recul de 1,6% par rapport à 2018. Toutefois, en termes organiques, l’évolution s’est avérée positive de 2,6%, a précisé le numéro un mondial de l’inspection et de la certification mardi dans un communiqué.

SGS a serré la vis en matière de coûts. La masse salariale a fondu de 1,7% à 3,74 milliards de francs, alors que les autres coûts d’exploitation ont été rabotés de 8,5% à moins de 1,50 milliard. Au 31 décembre, SGS comptait 92’661 équivalents temps plein (ETP), en baisse de 4,8% par rapport à fin 2018.

Le «plan d’optimisation structurelle» mis en place pour un coût de 73 millions de francs a permis en 2019 de réaliser les 15 premiers millions d’économies sur «au moins 90 millions» visés. En conférence de presse, le directeur général (CEO) Frankie Ng a précisé que le groupe était en bonne voie pour atteindre son objectif d’ici la fin de l’exercice.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) ajusté est ressorti à 1,06 milliard de francs, en progression de 1,2% (+4,6% à taux de change constants), pour une marge afférente de 15,6%, en hausse de 50 points de base (pb) à 16,1%.

Unité pétrochimique remaniée

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s’est enrobé de 2,6% (+6,1% TTC) à 660 millions de francs, à mettre au crédit essentiellement de la cession de l’unité Petroleum Service Corporation (pour 259 millions hors frais de transaction). Sur une base ajustée, c’est-à-dire avant amortissement d’actifs intangibles et non récurrents, il s’est en revanche contracté de 8,0%.

Interpelé sur les implications de cette transaction, le patron de SGS a souligné qu’elle constitue plus un recentrage de l’unité pétrochimique (OGC) du groupe vers les activités d’extraction (upstream), au détriment de celles de logistique et de distribution (downstream), moins rentables.

Forte de ces résultats, l’entreprise a décider de revoir à la hausse la rémunération de ses actionnaires. Ceux-ci se verront se verront proposer un dividende de 80 francs par action au titre de 2019, en hausse de 2 francs.

Par rapport aux prévisions des analystes consultés par AWP, le chiffre d’affaires et l’Ebit ajusté se sont inscrits juste en dessous du consensus, alors que le dividende a légèrement surpassé les 79,68 francs par action anticipés en moyenne.

Dans la foulée, la direction de SGS a confirmé ses objectifs pour l’exercice en cours, dernièrement formulés lors de la journée des investisseurs de novembre, à savoir une «solide croissance organique» et une marge Ebit de 17%. Le groupe entend également rémunérer ses actionnaires au moins aussi généreusement que pour l’année écoulée.

Vague verte en vue

SGS considère comme une opportunité la demande croissante en réglementation environnementale. «Nous voyons un grand potentiel de croissance dans ce secteur», a indiqué M. Ng.

La division Environnement, santé et sécurité (EHS) a vu ses revenus s’étoffer de 4,4% à 540 millions de francs. «Nous constatons actuellement une forte poussée de la demande dans le domaine de l’exposition à long terme aux agents polluants», a poursuivi le patron de SGS.

Au nombre des futurs vecteurs de croissance, il a également cité les biens de consommation et le commerce de détail (CRS), ainsi que l’agriculture et les produits alimentaires (AFL). En effet, les acteurs de la grande distribution sont de plus en plus contraints d’assurer la traçabilité des produits qu’ils écoulent et des conditions dans lesquelles opèrent leurs fournisseurs et sous-traitants.

Si le relèvement du dividende était largement attendu, la communauté financière n’a pas tari d’éloges sur l’amélioration de la rentabilité opérationnelle, à l’image de Vontobel, qui anticipe une accélération de la génération de liquidités.

Seule voix légèrement dissonante, Goldman Sachs déplore une décélération de la croissance organique en seconde moitié d’année, qui a affecté pratiquement l’ensemble des divisions.

A la Bourse, l’action SGS a fini en tête des blue chips avec un gain de 4,5% à 2843 francs, alors que le SMI a gagné 0,99%.

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