Matières premières: le cacao au firmament, le cuivre et l’or se reprennent

AWP

2 minutes de lecture

Le cours du cuivre s’est repris sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres en raison d’une nouvelle estimation plus importante du déficit d’approvisionnement sur l’année.

Les prix du cacao ont encore accéléré leur ascension fulgurante cette semaine, battant de nouveaux records à Londres comme à New York, toujours propulsés par le fort sous-approvisionnement.

Vendredi, la tonne de cacao a atteint un nouveau record historique à Londres comme à New York.

«L’important déficit mondial a propulsé les prix vers de nouveaux sommets», commentent les analystes de Rabobank.

«La disponibilité du cacao en provenance d’Afrique de l’Ouest reste limitée et les prévisions d’un nouveau déficit de production par rapport à la demande pour l’année à venir augmentent», explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

«Le Ghana estime maintenant que la production de cacao se situe entre 650'000 et 700'000 tonnes, soit la production la plus faible depuis 14 ans», avance-t-il.

L’Afrique de l’Ouest est la première région productrice de cacao du monde avec la Côte d’Ivoire et le Ghana qui ont fourni près de 60% de la production totale pour la récolte de 2022/23.

Les investisseurs s’inquiètent par ailleurs d’une «nouvelle année de production insuffisante», un sentiment renforcé par le phénomène météorologique El Nino, «qui menace les cultures d’Afrique de l’Ouest par un temps chaud et sec», poursuit M. Scoville.

Vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 5'275 livres sterling, contre 4'524 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 6'129 dollars, contre 5'341 dollars vendredi dernier.

Le cuivre se redresse

Le cours du cuivre s’est repris sur la semaine à la Bourse des métaux de Londres (LME) en raison d’une nouvelle estimation plus importante du déficit d’approvisionnement sur l’année.

Le Groupe d’étude international du cuivre a fait état d’un déficit d’approvisionnement de 87'000 tonnes sur le marché mondial du cuivre pour 2023, dans son dernier rapport publié mardi.

«Ce déficit est donc plus important que ce qu’il avait prévu à l’automne», rappelle Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Le déficit reste toutefois «beaucoup plus faible que l’année précédente, où le marché était sous-approvisionné d’environ 400'000 tonnes», affirme-t-elle.

La situation de l’offre s’est ainsi «améliorée sur l’ensemble de l’année, mais la tendance la plus récente indique déjà une nouvelle détérioration», commente l’analyste.

La fermeture depuis fin novembre de la plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique centrale «a probablement renforcé les doutes» sur la production minière de cuivre, ajoute Thu Lan Nguyen.

Cette mine géante au Panama produisait depuis 2019 quelque 300'000 tonnes de concentré de cuivre par an, représentant 75% des exportations du pays et 5% de son PIB.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8'562,50 dollars vendredi, contre 8'489 dollars à la clôture sept jours plus tôt.

L’or se relève

Le prix de l’or a légèrement grimpé sur la semaine, soutenu par une demande asiatique solide et un léger affaiblissement du dollar, valeur concurrente du métal jaune.

«La Suisse a exporté beaucoup plus d’or vers l’Asie en janvier, ce qui témoigne d’une demande croissante d’or dans cette région et peut expliquer pourquoi le prix de l’or a relativement bien résisté jusqu’à présent malgré la hausse des rendements (des obligations américaines, ndlr) et les sorties continues» depuis les fonds indiciel (ou ETF) indexés sur le cours de l’or, remarque Carsten Fritsch, de Commerzbank.

Ces importations de la Chine et de Hong Kong «résultent probablement d’achats effectués à l’approche des célébrations du Nouvel An» chinois, estime l’analyste.

Par ailleurs, le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de grandes monnaies, a reculé d’environ 0,3% sur la semaine, à 103,922 points vendredi.

En milieu de semaine, la devise américaine a notamment été plombée par un regain d’appétit pour le risque des investisseurs, qui ont l’ont délaissée au profit du marché des actions. Plusieurs indices boursiers bénéficiaient en effet de l’euphorie suscitée par les résultats records du spécialiste des puces pour l’intelligence artificielle Nvidia.

Or le cours du métal jaune bénéficie traditionnellement d’un repli du dollar, les investisseurs les considérant tous les deux comme des valeurs refuge.

Le compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) de janvier, publié mercredi, ainsi que des commentaires des membres de l’institution ont néanmoins incité à la prudence sur une future baisse des taux américains.

Mais ce discours prudent de l’institution monétaire n’est «pas parvenu à ébranler le sentiment des acheteurs de lingots, qui maintiennent toujours l’or au-dessus de la barre psychologiquement importante des 2'000 dollars», remarque Han Tan, analyste chez Exinity.

L’once d’or s’échangeait vendredi à 2'037,70 dollars, contre 2'013,59 dollars sept jours plus tôt.

A lire aussi...