Matières premières: l’or toujours plus haut, le café et le cuivre en ébullition

AWP

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Porté par le risque géopolitique accru et des perspectives de baisses de taux, l’once de métal jaune n’a cessé de monter vendredi, inscrivant un plus haut à 2’328,46 dollars vers 17h40.

La course folle de l’or s’est poursuivie cette semaine, le métal précieux inscrivant un nouveau record absolu à plus de 2’320 dollars l’once, porté par le risque géopolitique accru et des perspectives de baisses de taux.

Le prix de l’once de métal jaune n’a cessé de monter vendredi, inscrivant par exemple un plus haut à 2’328,46 dollars vers 15H40 GMT (17H40 à Paris).

La trajectoire ascendante de l’or s’explique par un «alignement de planètes» de différents facteurs: «des doutes sur la solidité de l’économie, des perspectives d’assouplissement monétaire par les principales banques centrales, un contexte géopolitique qui a rarement été aussi tendu», énumèrent les analystes du Comptoir national de l’or dans le dernier rapport mensuel de cette entreprise française.

S’y ajoute «une demande forte d’or physique à la fois par les consommateurs et les institutions de pays désireux de renforcer leurs réserves».

Les investisseurs se tournent vers l’or comme valeur refuge dans la crainte d’une escalade des tensions après une frappe, attribuée à Israël, qui a détruit lundi un bâtiment diplomatique iranien, en Syrie, et un raid israélien qui a tué sept travailleurs humanitaires lundi à Gaza.

Les opérateurs anticipent également des réductions de taux des grandes banques centrales dès cet été, en premier lieu desquelles la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BoE).

Or des taux moins élevés réduisent le rendement du dollar et des obligations d’Etat, favorisant en conséquence les métaux précieux, qui ne rapportent pas de rendements.

L’argent a ainsi bondi jusqu’à 27,48 dollars l’once vendredi, du jamais-vu depuis juin 2021.

Vendredi, vers 15H40 GMT (17H40 à Paris), l’once d’or s’échangeait quant à elle à 2’328,46 dollars, contre 2’229,87 dollars huit jours plus tôt à la clôture – le marché ayant fermé jeudi au lieu de vendredi en raison du weekend de Pâques.

Le café bout

Le prix du café s’est relevé sur la semaine, le robusta atteignant un record en raison des mauvaises récoltes au Vietnam.

La variété de robusta a touché jeudi à Londres un nouveau plus haut depuis le début du contrat en 2008, à 3’769 dollars la tonne.

La forte hausse des prix du robusta tient son explication dans les «inquiétudes concernant les pertes de récoltes liées à la sécheresse au Vietnam», le plus important pays producteur de cette variété, indique Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

«Les producteurs vietnamiens auraient encore environ un quart de leur récolte à vendre, voire moins», tandis que «les producteurs brésiliens sont pour l’instant réticents à vendre après avoir vendu beaucoup plus tôt dans l’année», note Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

L’arabica, variété cousine généralement considérée comme premium, «ne coûte actuellement que 20% de plus que le robusta, ce qui représente un prix inhabituellement bas», remarque M. Fritsch, là où «l’arabica coûtait en moyenne 80% plus cher que le robusta entre 2008 et 2023 et a longtemps été plus de deux fois plus cher».

Cette moindre différence de prix pourrait renforcer la demande pour le café arabica.

Par ailleurs, les récoltes à venir au Brésil et en Indonésie sont susceptibles d’apaiser quelque peu les craintes autour de l’offre et d’entraîner une baisse des prix, estime cet analyste.

Vendredi, sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en mai valait 211,50 cents, contre 188,85 cents huit jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 3’684 dollars vendredi, contre 3’396 dollars environ une semaine plus tôt à la clôture.

Le cuivre enfle

Les cours du cuivre ont gonflé cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), portés par les perspectives économiques favorables, face à des inquiétudes sur l’offre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois a atteint jeudi 9.397,50 dollars, un record depuis janvier 2023.

«Les problèmes d’approvisionnement, et en particulier les craintes de pénurie de minerai», couplés «à l’optimisme économique général» qui renforce la demande, ont fait grimper le prix du cuivre, affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

En effet, «plusieurs sociétés minières ont annoncé une baisse de leur production en raison de facteurs tels que la hausse des coûts des intrants, la baisse des teneurs du minerai, l’augmentation des dépenses réglementaires et les perturbations liées aux conditions météorologiques», détaille Ole Hansen, analyste de Saxobank.

Les inquiétudes en matière d’approvisionnement ont été alimentées par l’annonce en mars dernier d’un accord passé entre les fonderies chinoises pour réduire conjointement la production de métaux, afin de faire face aux pénuries de matières premières.

Par ailleurs, le passage à l’énergie verte et les révolutions technologiques en cours «augmentent la demande (en cuivre, NDLR) des secteurs traditionnels comme le logement et la construction», ajoute M. Hansen.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 9’320 dollars vendredi, contre 8’867 dollars à la clôture huit jours plus tôt.

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