Les banques étrangères se renforcent sur le marché obligataire suisse

AWP

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Le volume des émissions depuis le début de l’année totalise 46,8 milliards de francs, son plus haut niveau depuis plus d’une décennie.

Plusieurs banques étrangères ont considérablement renforcé leur position sur le marché obligataire en francs dans le sillage de la débâcle de Credit Suisse (CS) et son absorption par UBS, qui reste le principal acteur de ce segment, dont il représente désormais plus de la moitié, selon des données compilées par Bloomberg.

Le volume des émissions depuis le début de l’année totalise 46,8 milliards de francs, son plus haut niveau depuis plus d’une décennie. Les obligations libellées en francs - ou «Swissies» dans le jargon des intervenants - représentent une option de diversification intéressante pour les emprunteurs, en particulier lorsque les fluctuations de devises sont favorables. La hausse des rendements sur le marché helvétique offre la possibilité de se financer à meilleur compte qu’en euros ou en dollars, alors que du côté des investisseurs, les titres à taux fixes ont fait leur retour en grâce, à la faveur de la rémunération particulièrement avantageuse d’un risque limité.

«L’obligation en francs suisses sort de dix années de taux profondément négatifs», a rappelé Damien Aellen, qui a pris en juillet dernier la tête de la syndication obligataire de BNP Paribas pour le marché suisse. «Les émetteurs ont toujours cherché à se diversifier, mais aujourd’hui, l’offre de financement est également compétitive», estime cet ancien de CS.

Depuis le début de l’année, le groupe bancaire français a vu sa part de marché plus que doubler en rythme annuel pour atteindre 7,3%, se hissant au même niveau que le géant allemand Deutsche Bank, lui-même en hausse de 1,7 point de pourcentage. C’est également le cas de Commerzbank, avec une part de 6,3%, contre seulement 2,7% un an plus tôt.

«Nous sommes l’une des plus grandes banques non suisses opérant en Suisse et nous constatons un besoin de concurrence sur ce marché, étant donné la consolidation des deux plus grands acteurs», a déclaré Mark Lewellen, co-responsable des marchés de capitaux auprès de Deutsche Bank, signalant que l’établissement a récemment étoffé ses effectifs à Zurich.

Avec une part de 41,1%, auxquels viennent désormais s’ajouter les 13,1% de CS, UBS reste le numéro un incontesté du segment, loin devant la Banque cantonale de Zurich (11,3%) et Raiffeisen (8,7%).

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