Le yen sombre, sans intervention du gouvernement japonais

AWP

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Vers 22h, la monnaie nippone cède 1,44% face au billet vert, à 157,90 yens pour un dollar, une première depuis quasiment 34 ans.

Le yen a encore dégringolé, vendredi, abandonné à son sort par la Banque du Japon (BoJ), qui a opté pour le statu quo monétaire, et le gouvernement nippon, qui n’est pas intervenu sur le marché des changes pour soutenir sa devise.

Vers 20H00 GMT, la monnaie nippone cédait 1,44% face au billet vert, à 157,90 yens pour un dollar, une première depuis quasiment 34 ans. Elle a lâché près de 5% en trois semaines, une variation majeure sur le marché des changes.

La BoJ a laissé inchangé, vendredi, son taux directeur, toujours fixé dans une fourchette de 0 à 0,1%, à l’issue de sa réunion de politique monétaire.

Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, «a adopté un ton prudent» lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce de la décision, ont relevé les analystes de Brown Brothers Harriman.

Il a notamment estimé que l’effet de la faiblesse actuelle du yen sur l’inflation n’était «pas important», pour l’instant, écartant ainsi, de fait, un relèvement du taux directeur pour relancer la monnaie de l’archipel.

L’inflation dans la région de Tokyo est ressortie à 1,8% sur un an en avril, selon des chiffres publiés jeudi, soit sensiblement en-deçà des 2,6% annoncés par les économistes.

Par ailleurs, alors que plusieurs analystes avaient prévenu d’une possible intervention sur le marché des changes dès l’annonce de la décision de la BoJ, le yen n’a pas redressé la tête.

Les autorités japonaises ne communiquent pas, traditionnellement, lors d’une intervention, et ne donnent des éléments que plusieurs jours, voire plusieurs semaines après.

Elles avaient agi en 2022, avec succès, une fois en septembre et deux en octobre, mettant plus de 60 milliards de dollars sur la table pour renforcer leur devise.

«Le yen n’est pas encore descendu au niveau auquel les autorités s’inquiètent et voient le besoin d’intervenir», a commenté Aroop Chatterjee, de Wells Fargo Securities.

«Elles n’ont pas tracé de ligne rouge et observent si les mouvements entre dollar et yen sont déstabilisants» pour l’économie japonaise, a poursuivi l’analyste.

En attendant, «ce sont les citoyens japonais qui souffrent», a réagi Peter Boockvar, de Bleakley Advisory Group. «Ils ne perçoivent pas d’intérêts sur leur épargne, l’inflation va plus vite que les salaires et le pouvoir d’achat de leur monnaie continue à se détériorer.»

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