Le dollar se reprenait jeudi face à l’euro après le relèvement du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) et une communication dont les cambistes ont déduit que l’institution serait moins agressive que prévu sur le plan monétaire dans les mois à venir.

Vers 20H00 GMT, la monnaie unique reculait de 1,09% face au billet vert, à 0,9971 dollar pour un euro.

La BCE a relevé jeudi son taux directeur de 0,75 point de pourcentage pour la deuxième fois consécutive.

Pour Joe Manimbo, de Convera, «l’euro a succombé au phénomène classique» qui veut que les opérateurs prennent une position qui reflète une annonce prévisible, avant de la liquider immédiatement après l’événement.

C’est l’effet dit «buy the rumour, sell the news» (achète la rumeur, vend l’annonce), qui a ainsi occasionné une baisse de l’euro alors que la hausse du taux de la BCE était, en théorie, favorable à la monnaie unique.

Le conseil des gouverneurs a fait valoir qu’il avait, à ce stade, «réalisé des progrès substantiels» pour sortir d’une politique monétaire accommodante.

«Les marchés croient désormais clairement à un pivot (de la BCE)», soit à une décélération du rythme du resserrement monétaire, ont commenté les économistes de Pantheon Macroeconomics.

Autre raison d’anticiper une trajectoire moins radicale, selon Christopher Vecchio, de DailyFX, les réserves de la France et de l’Italie quant à un tour de vis monétaire trop marqué qui pourrait fragiliser encore davantage une économie affaiblie par l’inflation, la crise énergétique et la guerre en Ukraine.

«Le marché ne croit pas que la BCE va être en mesure de remonter ses taux autant qu’elle le voudrait, à en juger par ses commentaires sur les difficultés économiques à prévoir dans les six mois à venir», a ajouté l’analyste.

Malmené depuis plusieurs jours, le dollar a lui surfé sur le chiffre surprise de croissance américaine, qui a montré que l’économie des Etats-Unis avait cru de 2,6% au troisième trimestre en rythme annuel, contre 2,3% attendu par les économistes.

C’est un rebond pour l’économie américaine, qui restait sur deux trimestres consécutifs de contraction.