La cryptomonnaie Worldcoin déjà sous l’oeil des régulateurs européens

AWP

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La monnaie numérique lancée par Sam Altman (photo), le patron d’OpenAI, inquiète par son système de vérification basé sur une reconnaissance de l’iris humain.

Moins d’une semaine après son lancement, la cryptomonnaie Worldcoin lancée par Sam Altman, le patron d’OpenAI, est scrutée par plusieurs régulateurs qui s’inquiètent de son système de vérification basé sur une reconnaissance de l’iris humain.

«Worldcoin a mis en oeuvre une collecte de données en France», ce qui «semble questionnable, de même que les conditions de conservation des données biométriques», a indiqué la Commission nationale Informatique et Libertés (Cnil) dans une déclaration à l’AFP.

Après un premier examen, l’autorité française a identifié son homologue du land de Bavière en Allemagne comme chef de file au sens du règlement européen sur les données personnelles. Celle-ci doit donc mener les investigations, avec le concours de la Cnil.

«Nous vous confirmons que nous avons ouvert une enquête sur la protection des données concernant Worldcoin et Tools for Humanity. Nous ne pouvons pas encore communiquer les résultats de l’enquête à ce stade de la procédure», a déclaré l’autorité bavaroise à l’AFP.

Worldcoin a été lancé dès la fin juin en Allemagne, pays dont est originaire l’un de ses co-fondateurs Alex Blania, actuellement dirigeant de la holding californienne de Worldcoin nommée Tools for Humanity («des outils pour l’humanité»).

Le système Worldcoin est censé devenir une sorte de passeport numérique fonctionnant grâce à la blockchain qui permettrait à ses utilisateurs de prouver leur identité en ligne sans partager de données personnelles.

Données biométriques

Mais pour obtenir ce sésame, l’usager doit d’abord se soumettre à un scan de l’iris par un «orb», un appareil biométrique conçu par Worldcoin.

Il doit ensuite télécharger WorldApp, un portefeuille numérique qui lui permet de recevoir, depuis lundi dernier, des «Worldcoin token», la cryptomonnaie désormais utilisable pour les millions d’utilisateurs ayant participé à la version bêta de la plateforme.

Au-delà des craintes sur l’utilisation de données personnelles biométriques - et donc particulièrement sensibles - , cette nouvelle monnaie numérique arrive alors que la réputation de l’industrie des cryptomonnaies souffre de l’effondrement spectaculaire de FTX et d’autres faillites de plateformes majeures.

La monnaie Worldcoin n’est d’ailleurs pas disponible aux Etats-Unis à ce stade, alors que les autorités de régulation essaient de mieux encadrer ce secteur.

L’entreprise a passé trois ans à développer son projet et deux millions de personnes se sont inscrites pendant la phase de test pour obtenir un passeport numérique baptisé «World ID».

Quelque 1.500 «orbs» vont être déployés dans le monde pour permettre à des millions d’autres utilisateurs de s’inscrire, d’après le site web de Worldcoin.

«C’est le début d’un long voyage. Tout ne va pas se passer de façon parfaite, surtout au début», a tweeté Alex Blania au moment du lancement mondial lundi.

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