L’économie allemande s’est contractée au troisième trimestre

AWP

1 minute de lecture

Le PIB fléchit de 0,1% par rapport au trimestre précédent, alors que les analystes tablaient sur une contraction de 0,2%. L’inflation continue elle aussi de ralentir.

L’économie allemande s’est contractée au troisième trimestre, toujours affaiblie par les difficultés du secteur industriel qui font peser la menace d’une récession annuelle sur la première économie européenne.

L’Allemagne a vu son PIB baisser de 0,1% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, selon une première estimation publiée lundi.

C’est mieux que ce que prévoyait le consensus d’experts interrogés par le fournisseur d’informations financières Factset, qui tablait sur une baisse de 0,2%.

L’inflation continue elle aussi de ralentir, après les sommets atteints en raison de la crise des prix de l’énergie accentuée par l’invasion russe de l’Ukraine.

L’indice a de nouveau reculé en octobre, à 3,8% sur un an, son plus bas niveau depuis août 2021 et son quatrième mois de baisse d’affilée depuis juin où il s’était encore établi à 6,4%.

Ça ne devrait pas être suffisant pour éviter à l’Allemagne une récession annuelle pronostiquée par le gouvernement et les principales institutions économiques.

La première économie européenne est affaiblie par les prix de l’énergie, les hausses des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation et l’affaiblissement d’importants partenaires économiques mondiaux, comme la Chine.

A cela s’ajoutent des défis structurels comme le vieillissement de la population allemande et le manque d’investissements, accumulés depuis «une décennie», et qui «empêchent d’envisager un redressement rapide», a commenté lundi Carsten Brzeski de la banque ING.

Le PIB allemand avait subi une première contraction au quatrième trimestre 2022 avec une baisse de 0,4%, dans le sillage de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur les prix de l’énergie pour la puissance industrielle allemande, jusqu’alors très dépendante du gaz russe.

«Surplace»

L’institut national des statistiques Destatis a révisé lundi à la hausse les chiffres des trimestres précédents, le PIB allemand ayant finalement progressé de 0,1% au deuxième trimestre, après une croissance nulle au premier trimestre.

L’Allemagne n’a donc pas traversé une récession technique comme annoncé au printemps, qui se définit par deux trimestres de baisse consécutive du PIB.

La performance économique du pays cette année a été «un peu meilleure que ce que nous avions craint», a commenté Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW. Mais cela ne «change pas la situation globale», a-t-il ajouté: «L’économie allemande fait plus ou moins du surplace».

Le recul de l’inflation, qui avait atteint un record en octobre 2022 à 10,4% sur un an, dans le sillage de la guerre en Ukraine, est une bonne nouvelle.

Mais ce ralentissement ne saurait durer, pour Fritzi Köhler-Geib, économiste à la banque KfW, en raison notamment d’un effet de base car les prix de l’énergie l’année dernière étaient à leur plus haut.

«Il y a exactement un an, les prix à la consommation de l’énergie ont atteint leur pic temporaire», a expliqué Mme Koehler-Geib.

Cet effet devrait «s’affaiblir dans les mois à venir et même s’inverser», ce qui signifie que l’inflation pourrait «connaître une nouvelle hausse significative» au tournant de l’année, a-t-elle ajouté.

Le gouvernement allemand a annoncé mi-octobre s’attendre à une baisse de 0,4% du PIB sur l’année 2023. D’après le FMI (Fonds monétaire international), l’Allemagne sera le seul pays du G7 en récession cette année et pourrait voir son PIB reculer de 0,5%.

A lire aussi...