Hausse des taux: la BCE s’inquiète du financement des banques

AWP

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La BCE se dit préoccupée «par les répercussions de l’environnement macroéconomique et de la dynamique des marchés financiers pour la qualité des actifs et le financement des banques».

La Banque centrale européenne (BCE) s’inquiète des répercussions de la guerre en Ukraine et de la hausse des taux d’intérêt pour le financement des banques, a-t-elle indiqué lundi lors de la présentation de ses priorités pour la supervision du secteur.

Alors que les banques se montrent jusqu’à présent «résilientes» face aux retombées de la guerre en Ukraine, la BCE est préoccupée «par les répercussions de l’environnement macroéconomique et de la dynamique des marchés financiers pour la qualité des actifs et le financement des banques», écrivent dans une note de blog Kerstin af Jochnick, membre du conseil de surveillance de la BCE, et Mario Quagliariello, directeur au sein du superviseur bancaire.

Les quelque 115 grandes banques surveillées directement par la BCE en zone euro affichent encore des ratios de financement stables (net stable funding ratio) et de liquidités satisfaisants. Mais «les superviseurs doivent regarder sous la surface» au moment où s’achève, en raison des records d’inflation, un long cycle de politique monétaire particulièrement accommodante.

Durant des années, la BCE a prêté généreusement aux banques à coût très réduit, voir en les rémunérant si elles prêtaient en retour suffisamment à l’économie. Ces prêts dits «TLTRO» devront être remboursés au plus tard fin 2024 et la BCE a même durci en octobre leurs conditions pour encourager des remboursements anticipés.

Privées de cette manne, «les banques pourraient être confrontées à des problèmes de financement», d’autant que «l’appétit pour le risque des investisseurs a diminué», pointent les auteurs du blog. Pour les banques, la rentabilité et la capacité à maintenir des ratios de financement acceptables pourraient en souffrir.

L’une des priorités du superviseur dans les mois à venir sera donc d’»examiner les stratégies de sortie des banques du financement TLTRO, ainsi que leur planification de la liquidité et du financement plus largement». La BCE veut aussi contrôler de près la gestion du risque crédit, alors que le nombre d’impayés devrait augmenter sur fond de crise de l’énergie et de ralentissement économique.

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