ABB relève ses ambitions annuelles au sortir d’un trimestre robuste

AWP

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Le chiffre d’affaires réalisé entre juillet et septembre s’est étoffé de 7,6% en rythme annuel pour s’établir à 7,97 milliards de dollars, toutefois sous les attentes. L'action chute.

Le groupe ABB a bouclé le troisième trimestre sur des résultats en progression marquée, mais légèrement inférieurs aux attentes. Malgré une érosion de la demande, notamment en Chine, la multinationale zurichoise a ajusté ses objectifs annuels à la hausse, ce qui n’a pas empêché le titre de chuter en Bourse.

Le chiffre d’affaires réalisé entre juillet et septembre s’est étoffé de 7,6% en rythme annuel pour s’établir à 7,97 milliards de dollars, indique le conglomérat industriel zurichois mercredi dans un communiqué.

Dopé par des «robustes hausses de prix» et la baisse des frais généraux, l’excédent opérationnel (Ebita) a bondi de 13,1% à 1,39 milliard, pour une marge afférente de 17,4%, en hausse de 80 points de base. Le résultat net, grevé l’an dernier par des provisions de 325 millions de dollars liées à l’abandon du projet Kusile en Afrique du Sud, est ressorti à 882 millions, contre 360 millions un an plus tôt.

Le ralentissement conjoncturel mondial s’est traduit par une contraction de 1,7% des entrées d’ordres, à 8,05 milliards. Toutefois, à périmètre constant, l’évolution s’est avérée positive (+2%), à la faveur de la contribution des grosses commandes, ce qui a débouché sur un ratio book-to-bill (rapport entre les nouvelles commandes et les facturations) supérieur à 1.

«Ce trimestre encore, tous les secteurs d’activité ont fourni une solide performance opérationnelle, couplée cette fois à une très forte génération de liquidités. Nous sommes donc en bonne voie pour atteindre un flux de trésorerie d’environ 3 milliards de dollars pour l’ensemble de l’année 2023», s’est réjoui le directeur général (CEO) Björn Rosengren, cité dans le document.

Essoufflement chinois

En téléconférence, le dirigeant a cependant reconnu des difficultés dans la marche des affaires en Chine, en raison de l’essoufflement de la demande pour les solutions de robotisation. «La situation ne devrait guère évoluer au cours des prochains semestres», a laissé entendre le patron d’ABB.

Pour le dernier trimestre, la direction du groupe électrotechnique anticipe une croissance sur une base comparable inférieure à 5%, ainsi qu’une marge Ebita autour de 16%, légèrement inférieure à celle dégagée au troisième partiel.

Sur l’ensemble de l’année, ABB table sur un bond des recettes compris entre 10 et 15%, alors que la barre pour la rentabilité opérationnelle a été relevée à 16,5-17,0%, contre «supérieure à 16%» jusqu’ici.

Pour la suite des opérations, M. Rosengren a affiché son optimisme, soulignant que le carnet de commande avoisinant les 21 milliards de dollars «devrait soutenir nos revenus également l’année prochaine».

A propos de l’introduction en Bourse (IPO) de la division E-Mobility, M. Rosengren a indiqué que celle-ci dépendait toujours du contexte boursier et était à ce titre «envisageable» en 2024.

Investisseurs frileux

A l’exception des entrées de commandes et de la marge opérationnelle, la copie rendue par ABB est légèrement inférieure à la moyenne des projections des analystes sondés par AWP.

Evoquant une performance trimestrielle «robuste dans un environnement difficile», Vontobel salue le maintien du ratio book-to-bill au-dessus de 1 et la forte génération de liquidités. Le relèvement des objectifs annuels en revanche était largement attendu, relèvent UBS et la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

Malgré la performance trimestrielle robuste du groupe, nombre d’investisseurs ont visiblement préféré empocher leurs gains au vu de la forte valorisation du titre depuis le début de l’année.

A la clôture, la nominative ABB avait abandonné 6,5% à 30,55 francs, ce qui lui valait de fermer la marche d’un SMI en repli de 1,28%. Plus de 3,2 millions de titres avaient changé de main, nettement plus que le volume journalier moyen.

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