Wall Street en ordre dispersé, privée de rebond par les taux obligataires

AWP

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Le Dow Jones cède 0,20%, tandis que l’indice Nasdaq prend 0,22% et l’indice élargi S&P 500 termine proche de l’équilibre (+0,02%).

La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée mercredi, privée d’un rebond par une nouvelle poussée des taux obligataires et des cours du pétrole, qui menacent de couper le souffle à l’économie américaine.

Le Dow Jones a cédé 0,20%, tandis que l’indice Nasdaq a, lui, gagné 0,22%, l’indice élargi S&P 500 terminant proche de l’équilibre (+0,02%).

«On fait face à cette hausse sans relâche des taux obligataires», a commenté Jack Ablin, de Cresset Capital, «et cela joue sur les taux réels (hors inflation), c’est-à-dire sur le prix que paye l’Etat américain» sur le service de sa dette.

Mercredi, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans s’est envolé jusqu’à 4,64%, une première depuis octobre 2007.

«Il y a beaucoup de mouvements à l’oeuvre qui créent un environnement difficile pour les investisseurs», a poursuivi Jack Ablin. «Les taux, bien sûr, mais aussi les prix du pétrole et le dollar qui se raffermit.»

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a fini mercredi à son plus haut niveau en clôture depuis un an, tandis que l’autre variété de référence du marché du pétrole, le Brent de la mer du Nord, n’est plus qu’à un souffle des 100 dollars.

«Il va falloir attendre que cela s’arrête pour que le marché actions puisse retrouver ses esprits», prévient Jack Ablin.

Pour ne rien arranger, la probabilité d’une suspension de certains services de l’Etat faute d’accord budgétaire a encore progressé mercredi, après le rejet, par le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, d’un texte proposé par le Sénat.

Faute d’un texte repoussant le débat budgétaire, le «shutdown», qui empêcherait le gouvernement de payer certains de ses fonctionnaires, interviendra le 30 septembre.

Illustration du climat qui règne à Wall Street, l’indice VIX, qui mesure la nervosité des investisseurs, a atteint un nouveau sommet de plus de quatre mois.

A la cote, contre toute attente dans ce contexte tendu, les valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, ont plombé le Dow Jones, à l’image de Johnson & Johnson (-1,20%) ou McDonald’s (-1,52%).

Le Nasdaq, lui, a été encouragé par les fabricants de semi-conducteurs, Intel (+2,31%) ou AMD (+2,20%). La directrice générale de ce dernier, Lisa Su, a fait des déclarations encourageantes sur le potentiel de l’intelligence artificielle pour l’industrie des puces.

Meta a été mal accueilli (-0,40%) malgré la présentation de nouveautés durant sa conférence Connect, notamment le nouveau casque de réalité virtuelle Meta Quest 3.

Le nouveau coup de rein des cours de l’or noir s’est répercuté sur les valeurs pétrolières, notamment ExxonMobil (+3,26%) et ConocoPhillips (+2,97%).

La chaîne de magasins de demi-gros Costco a capitalisé (+1,91%) sur la publication d’un chiffre d’affaires et un bénéfice net trimestriels supérieurs aux attentes.

Le groupe d’architecture informatique et de cybersécurité Cloudflare a jailli (+6,81%) après l’annonce d’un partenariat avec Nvidia qui va lui permettre de déployer, chez ses clients, de nouvelles capacités pour gérer l’intelligence artificielle.

Le fabricant de jouets Mattel a eu le vent en poupe (+2,92%), porté par la recommandation à l’achat des analystes de Morgan Stanley, qui voient le groupe bien positionné dans un contexte macroéconomique difficile.

Plusieurs banques régionales américaines ont été de nouveau sous pression, la flambée des taux d’intérêt les obligeant à rémunérer davantage leurs dépôts, sous peine d’en perdre une partie au bénéfice d’autres placements.

Souvent évoquées lors de la crise bancaire du printemps, car considérées comme de possibles maillons faibles du système, l’enseigne de l’Arizona Western Alliance (-1,54%) et la banque de Salt Lake City (Utah), Zions (-2,41%), ont fini toutes deux dans le rouge.

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