La déception domine – Monday Report de Bordier

Bordier

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Le PMI manufacturier recule, tout comme celui des services alors qu’une stabilisation était escomptée. Les indicateurs avancés régionaux déçoivent également.

Economie

Les statistiques publiées aux Etats-Unis ont eu tendance à décevoir. Le PMI manufacturier recule de 50,5 à 50,1 (plus bas depuis fin  2009) et celui des services passe de 50,9 à 50,7 en juin alors qu’une stabilisation était escomptée. Les indicateurs avancés régionaux déçoivent également: l’Empire manufacturing (région de NY) chute de 17,8 à -8,6 et celui de la Fed de Philadelphie de 16,6 à seulement 0,3. La confiance des promoteurs immobiliers se tasse (de 66 à 64), en contradiction avec les mises en chantier et les permis de construire en mai meilleurs qu’attendu. Dans la zone euro, les nouvelles immatriculations progressent de 0,1% en mai, tout comme le PMI manufacturier (de 47,7 à 47,8) et surtout le PMI des services (de 52,9 à 53,4) en juin.

Marché suisse

A suivre cette semaine: étude sur les salaires en 2018 (OFS), indice CS-CFA juin, étude des banques en Suisse en 2018 (BNS) et baromètre conjoncturel (KOF).

Sinon, COMET (Convictions suisses) a annoncé la semaine dernière le départ du CEO pour raisons personnelles. Ce départ était en partie attendu, après l’arrivée au board d’un actionnaire activiste doté d’une stratégie plus volontariste que celle du CEO.

Obligations

La Fed a laissé entendre qu’elle pourrait baisser ses taux, renforçant le contingent des banques centrales accommodantes. Le niveau des taux aux US est le plus haut parmi les pays développés hormis l’Italie, ce qui devrait renforcer son attrait, même si la chute continue des taux réels pèse sur l’USD. La dette grecque est claire-ment supportée par la course aux rendements alors que le spread avec la dette italienne plonge sous les 30pbs.

Sentiments des traders

Bourse 
Les indices ont bien performé la semaine passée, par des taux d’intérêt déprimés, et se retrouvent au contact de résistances importantes. La fin de semestre s’annonce sous les meilleurs auspices, sauf si les tensions Iran/US s’intensifient. Tous les intervenants attendent la rencontre Xi/Trump au G20 dès vendredi. Nous restons optimistes.

Devises 
M. Trump aimerait un $ faible et la FED baissera les taux. Des niveaux $/CHF 0,95 et €/$ 1,15 sont possibles, ce qui nous ramènerait à un CHF plus ferme (EUR/CHF 1,09/1,10). En plus, la forte hausse de l’or 1403 dollars et du pétrole 65 dollars soutiennent cette faiblesse du $ (ce matin $/CHF 0,9770; €/$ 1,1380). L’élection de M. Boris Johnson pourrait casser la résistance importante £/$ 1,2765. Attention, avant le G20, des prises de bénéfices sur l’or (1390 dollars), €/$ (1,1280) et la £/$ 1,2630 sont toujours possibles.

Marchés

La Fed est venue compléter le message accommodant de la BCE, permettant à l’appétit pour le risque de rester élevé malgré les déceptions économiques. Ainsi les actions avancent de 2,2% et les spreads de crédit se resserrent (-20pbs sur le HY USD). Les déclarations de la Fed font reculer le dollar (dollar index: -1.4), favorisant les prix de l’or (+3,2%). Les tensions US/Iran font rebondir les cours du pétrole de 5%. A suivre cette semaine: indicateurs économiques avancés (Chicago, Fed de Dallas et de Richmond), confiance des ménages, prix des maisons, ventes de maisons neuves et commandes de biens durables aux Etats-Unis; indicateurs de confiance de la CE (climat des affaires, ménages,...) et indice des prix à la consommation dans la zone euro; profits industriels en Chine.

Actions

ASML (Satellites): la «trade war» entre Chine et USA a conduit les spécialistes du secteur des semis à revoir à la baisse leurs perspectives 2019. Ainsi le consensus table désormais sur un recul des ventes de semis en 2019 de 10,7%, contre -4% auparavant. Sans surprise, la baisse du prix des mémoires ou l’avertissement sur les profits de Broadcom ou de IQE renforcent les tensions sur ce secteur pour l’année en cours. ASML est exposé dans une moindre mesure, mais reste volatil.

SGS (Core Holdings) annonce ce matin la cession de PSC (Petroleum Service Corporation), détenu depuis 2004 et spécialisé dans la manutention de produits pétroliers aux Etats-Unis. PSC a réalisé 300 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2018 et emploie 3500 personnes. Cette cession résulte de la réanalyse du portefeuille d’activités, annoncée fin 2018, et en constitue le premier volet significatif: positif selon nous.

UNILEVER (Core Holdings): lors d’une réunion vendredi avec 20 analystes sell-side, le CEO et le CFO ont réaffirmé les objectifs d’une croissance organique des ventes entre +3% et +5% sur 2019 et 2020 ainsi qu’une marge proche de 20%. Unilever va poursuivre sa stratégie d’acquisitions de petites tailles surtout dans la beauté et le Personal Care, ce renforcement dans le HPC (70% du CA bientôt) accélérant la croissance organique. Le projet d’évolution d’une gouvernance/cotation duale vers une seule entité cotée à Amsterdam est toujours à l’étude.

WIRECARD (Core Holdings): l’Assemblée Générale a validé l’emprunt convertible (900 millions d'euros, avec un prix de conversion de 130 euros, vs cours actuel à 151 euros) destiné exclusivement à Softbank. Ce partenariat permettra notamment à Wirecard d’accéder plus facilement aux marchés japonais et coréen, ainsi qu’aux entités qui composent la galaxie Softbank. Enfin, le groupe calcule (en NPV) des profits additionnels pour les 5 prochaines années entre 236 et 241 millions d'euros.

Graphique du jour
Performances

 

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