Gonet: l'actualité des marchés au 26 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,98%, S&P 500 -0,46%, Nasdaq -0,64%, Russell -0,72%, SOX +1,96%, Eurostoxx -1,02%, SMI -0,97%.

Wall Street se réveille ours et se couche taureau. Début de séance fort morose hier soir Downtown Manhattan, Meta gâche la fête en rappelant à tout un chacun que l’intelligence artificielle c’est chouette mais aussi que cela coûte un bras que de s’y lancer. Les indices américains piquent du nez jusqu’à pile l’heure de notre goûter, pour se reprendre de fort belle manière et clôturer en baisse certes mais au plus haut du jour. Meta n’est pas la seule à plomber le moral des investisseurs hier, les statistiques macro du jour nous racontent l’histoire d’une économie américaine dont la croissance ralentit plus que prévu au trimestre précédent, alors que l’inflation résiste encore et toujours. En économie il existe un mot pour décrire un tel phénomène: stagflation. Oh, nous n’y sommes pas encore mais le rendement de l’emprunt US à 10 ans ne peut s’empêcher de grimper encore un peu plus et d’atteindre 4,73% en séance, son plus haut niveau depuis novembre, ce matin il est de retour à 4,68%. Le comportement du marché hier est intéressant, il parvient à rebondir malgré Meta et la macro, ce qui confirme que le sentiment général actuel reste solide. On peut aussi se dire que l’imminence de la publication des résultats de Microsoft et Alphabet (après la cloche hier) pousse de nombreux traders à couper leurs positions shorts, peu envieux de se retrouver pris dans un tsunami haussier éventuel après 22 heures.

Notons que les quatre principaux indices américains d’actions sont toujours en hausse sur la semaine. Notons aussi que les mouvements récents d’indices relèvent de la pure grenadine en comparaison avec quelques mouvements du passé, la volatilité est faible, d’ailleurs hier elle recule de près de 4%, le VIX se morfond à 15,37, de nombreux intervenants du marché n’ont probablement pas encore vécu un réel baptême du feu sur la durée. Hier soir les mastodontes de la tech sont partagés, Nvidia compense en partie la faiblesse de Meta, IBM chute de plus de 8% après ses chiffres, Microsoft rend 2,5%. Le vénérable Dow Jones est impacté par Caterpillar, qui souffre après ses trimestriels. Le podium du jour du SPX se compose des materials, de l’énergie et des industrielles. On notera que le dollar n’est pas du tout recherché, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0730, le pétrole remonte légèrement, à 84,15 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or revient à 2345 dollars l’once.

Après la cloche du NYSE Microsoft et Alphabet publient leurs trimestriels et nous apprennent que le plan de Microsoft dans l’IA se déroule sans accroc, tandis qu’Alphabet bluffe tout le monde en publiant des chiffres meilleurs qu’attendu, mais surtout en annonçant le premier dividende de son histoire et un plan de rachat d’actions propres. Résultat des course, MSFT en hausse de 5% dans les échanges après-bourse et GOOG qui décolle de 11%.

Le yen glisse au-delà de 156 contre dollar après que la BOJ ait maintenu son taux directeur inchangé, comme prévu. Elle simplifie les références à ses plans d'achat de JGB, se contentant de dire qu'ils seraient «en accord» avec les directives du mois de mars. L'attention se porte désormais sur la conférence de presse de Kazuo Ueda.

Les alliés de Donald Trump rédigent des propositions qui tenteraient d'éroder l'indépendance de la Fed s'il remporte un second mandat, selon le WSJ. Par ailleurs, ses conseillers réfléchissent à des moyens de pénaliser les pays - qu'ils soient adversaires ou alliés - qui cherchent à s'engager dans des échanges commerciaux dans des monnaies autres que le dollar, selon des personnes familières avec le sujet.

La BCE pourrait devoir revenir à des taux ultra-bas si des réductions ne sont pas effectuées rapidement, déclare Fabio Panetta. La zone euro a besoin d'un nouvel élan d'assouplissement et l'absence d'assouplissement de la part de la Fed ne devrait pas constituer un obstacle. «Une action rapide permettrait à la BCE d'être agile et d'agir par petites étapes progressives», ajoute M. Panetta.

Au menu macro-économique du jour, on démarre avec la confiance des consommateurs en France (qui manque les attentes et se replie), suivie de la masse monétaire M3 GA en zone euro (10h00). Plus tard, aux Etats-Unis, nous aurons l'inflation PCE, le revenu personnel et la consommation des ménages (14h30). Enfin, le sentiment de l'Université du Michigan sera connu à 16h00.

Gilead abaisse ses prévisions pour 2024 après plusieurs charges exceptionnelles. Intel perd 8% hors séance après ses comptes. SGS enregistre une baisse de son chiffre d'affaires au premier trimestre, mais confirme ses perspectives pour l'année 2024. Snap flambe de 32% hors séance après ses comptes. Anglo American considère que l'offre de rachat de BHP n'est pas attrayante. S&P abaisse la perspective de la note crédit de Boeing à «négative», inquiète des problèmes de production.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, à part le Nifty50 qui égare 0,2%. Tokyo progresse de 0,81% à la cloche, Hong Kong bondit de 2,2%, Shanghai avance de 1,19% et Séoul monte de 1,05%. Le future SPX récupère 40 points (merci Alphabet et Microsoft) tandis que l’Europe ouvre en hausse de 0,9%.

La macro reprend ses droits aujourd’hui à 14h30 heure de Genève, le très important PCE (Personal Consumption Expenditure) sera publié, il constitue l’indicateur favori de la Fed pour mesurer l’inflation et, au vu du niveau actuel des rendements obligataires, une détente serait fort bienvenue, du moins du point de vue des taureaux.

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