Le bénéfice net de BPCE encore pénalisé par le Livret A

AWP

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Le profit net trimestriel est tombé à 973 millions d’euros, même si son recul est moindre que celui subi au premier trimestre.

Le groupe bancaire BPCE a enregistré un bénéfice net en baisse de 18% au deuxième trimestre, freiné par le Livret A. Comme pour d’autres banques, le dossier Casino se fait ressentir également dans le montant des provisions liées à des risques d’impayés.

Le profit net est tombé à 973 millions d’euros, même si son recul est moindre que celui subi au premier trimestre, selon un communiqué publié mercredi.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, a pour sa part baissé de 9% à 5,5 milliards d’euros.

C’est un résultat «sans surprise» et conforme à «nos anticipations», a réagi auprès de l’AFP Nicolas Namias, président du directoire de BPCE.

Alors que la baisse du bénéfice s’élevait à 29% au premier trimestre, «la décélération de la baisse» est plutôt vue d’un bon oeil par le groupe.

Comme au trimestre précédent, BPCE est avant tout pénalisé par la hausse des taux, qui oblige les banques à rémunérer davantage l’épargne. L’effet bénéfique de cette hausse, via l’octroi de crédits à un taux plus élevé pour la banque, est lui plus lent à se manifester car seuls les nouveaux prêts accordés sont concernés.

A fin décembre dernier, le groupe BPCE conservait dans ses comptes près de 62 milliards d’euros de Livret A et de Livret de développement durable et solidaire (LDDS), de quoi représenter pas loin de 2 milliards d’euros de rémunération à servir à ses clients dans une année pleine avec un taux à 3%.

C’est de loin la première banque française exposée à cette charge, devant le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel.

Le groupe a d’ailleurs calculé que hors épargne réglementé, le bénéfice net est en hausse de 10%, notamment grâce à «une dynamique commerciale forte» et à «une maitrise des charges».

La banque d’affaires en forme

Dans le détail, le pôle Banque de proximité et assurance (BPA) a vu son PNB décroître de 11% au second trimestre, tandis que Global financial services, qui regroupe les métiers dits «mondiaux» issus de la banque Natixis, a vu son activité progresser de 2%.

Dans ce dernier pôle, les revenus de la banque de grande clientèle, dédiée aux grandes entreprises et institutions, ont crû de 7%, avec une forte croissance de l’activité fusion acquisition «dans un contexte de marché peu dynamique», selon le communiqué.

Avec la hausse des taux et l’incertitude économique, les fusions acquisitions ont nettement ralenti jetant un coup de froid sur le secteur.

Avec 121 millions d’euros de revenus au premier semestre (+37% sur un an), cette activité reste cependant encore minime par rapport à l’ensemble du groupe BPCE.

La gestion d’actifs et de fortune a de son côté connu une baisse de l’activité de l’ordre de 5% entre avril et juin.

De son côté, le coût du risque, c’est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, est en baisse de 23% sur un an au deuxième trimestre, à 342 millions d’euros.

Néanmoins, dans le détail, le groupe a repris 229 millions de provisions sur les encours dits sains, c’est-à-dire ceux dont le risque d’impayé n’est pas matérialisé.

Mais sur les encours douteux, qui regroupe des dossiers particuliers avec un risque identifié, BPCE a plus que doublé ses provisions, sur un an, à 571 millions d’euros.

Le trimestre a en effet été marqué par la déconfiture du groupe Casino, qui a fini par trouvé un accord sur son sauvetage prévoyant une forte réduction de sa dette, et auquel la plupart des banques françaises, si ce n’est toutes, étaient exposées.

Lors de la publication de ses résultats la semaine dernière, Crédit Mutuel Alliance Fédérale a indiqué avoir passé des provisions sur ce dossier, sans en dévoiler le montant.

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