Le bénéfice net de BPCE baisse de 29% au premier trimestre

AWP

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Malgré ce recul des résultats, le président du directoire Nicolas Namias insiste sur «la performance commerciale», qui concerne tous les métiers du groupe.

Le groupe bancaire mutualiste français BPCE a dévoilé mercredi un bénéfice net en baisse de 29% au premier trimestre à 533 millions d’euros, pénalisé principalement par les hausses du taux du Livret A, actuellement à 3%.

Malgré cette baisse des résultats, Nicolas Namias, président du directoire de BPCE, a insisté auprès de l’AFP sur «la performance commerciale», qui concerne tous les métiers du groupe.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, a certes baissé de 5%, à 5,8 milliards d’euros. Mais, hors effet de la hausse des taux sur l’épargne réglementé, le PNB aurait été en hausse de 1% et le bénéfice net de 8%.

«Dans des moments de contexte chahuté, je pense qu’il est important de montrer cette dynamique commerciale parce qu’elle est le témoin de la confiance de nos clients», a défendu M. Namias, en référence aux turbulences qui ont touché le secteur bancaire, notamment américain et suisse, ces derniers mois.

Cette baisse du PNB et du bénéficie net sont, selon lui, «le reflet de ce qui est aujourd’hui le financement de l’économie française», pays où se concentre 80% de l’activité du groupe, avec en majorité des «taux fixes et à long terme».

Ainsi, en période de remontée de taux, seuls les nouveaux prêts voient leur coût augmenter. En revanche, la hausse des taux des livrets réglementés vient peser immédiatement sur l’ensemble de son stock d’épargne réglementée.

BPCE détenant près de 30% des quelque 55 millions de Livret A, il est l’un des groupes bancaires les plus touchés par ce «surcoût de l’épargne réglementée» qui impose de rémunérer davantage les détenteurs.

A 0,5% début 2022, le taux du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire a depuis été revalorisé trois fois et est depuis le 1er février à 3%. Le Livret d’épargne populaire, réservé aux ménages les plus modestes, a également pu peser avec un taux à 6,1% depuis février, même si les encours sont bien moins importants.

Au-delà des exigences

Dans le détail, le pôle Banque de proximité et assurance (BPA) a vu son PNB décroître de 7% au premier trimestre, tandis que Global financial services, qui regroupe les métiers dits «mondiaux» issus de la banque Natixis, a vu son activité progresser de 2%.

Dans ce dernier pôle, la banque de grande clientèle a même réalisé une «très bonne performance», selon Nicolas Namias, avec un PNB en hausse de 7%.

La gestion d’actifs et de fortune a en revanche connu une baisse de l’activité de l’ordre de 4%, pénalisée par la baisse des commissions dans un contexte difficile pour les marchés financiers.

Le coût du risque, c’est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s’est élevé à 326 millions d’euros, soit une baisse de 21% par rapport au premier trimestre 2022.

Enfin, le ratio de fonds propres durs (CET1), un indicateur-clé qui mesure la capacité à surmonter une éventuelle crise, s’élevait à 15% à fin mars, «très au-delà des exigences, mais aussi des moyennes européennes», explique M. Namias.

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