Intérêt continu pour les actifs risqués

Salima Barragan

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Martin Lück de BlackRock continuera à surpondérer les actions des entreprises américaines.

En ce début d’année, cinq personnalités du monde de la finance partagent avec les lecteurs d’Allnews leurs vues sur trois grands thèmes qui marqueront les douze prochains mois: guerre commerciale, politiques monétaires et fiscales, élections américaines. Ils dévoilent aussi quelle sera leur politique d’investissement. Autour de quatre questions clés, l’équipe d’Allnews vous souhaite une heureuse année 2020.

Nous abordons la deuxième partie de cette série avec Martin Lück, Directeur de la stratégie sur les marchés financiers en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Europe de l’Est chez BlackRock. Il souligne l’importance du climat protectionniste engendré par la guerre commerciale et les limites des politiques monétaire et budgétaire: «Ni les politiques monétaires ni les politiques fiscales n’ont été pleinement optimisées, mais la marge de manœuvre pour entreprendre de nouvelles mesures d’expansion est à présent limitée sur les deux fronts». Il exclut toutefois tout risque de récession en 2020 et continuera de privilégier les actifs risqués.

Quel bilan tirez-vous des dommages créés par la guerre commerciale?

Conséquence directe du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, le commerce mondial a ralenti, freinant la croissance mondiale et perturbant les chaînes de valeur. En outre, cette poussée protectionniste a créé un climat d’incertitudes qui a empêché de nombreuses entreprises d’investir dans des actifs immobilisés. Les entreprises internationales ont été plus durement touchées que celles qui ont une vision plus nationale.

Les démocrates ont un rôle décisif à jouer l’année prochaine,
tant au niveau de leur candidat que de leurs thèmes de campagnes.
Quel mix de politiques monétaire et de relance pourrait prolonger le cycle économique?

Le cycle économique actuel est inhabituel, dans la mesure où les écarts de production ont été comblés plus lentement que lors des précédentes phases de relèvement observées depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce qui a permis de prolonger le cycle de façon considérable. À l'heure actuelle, la politique monétaire assouplie contribue à prolonger davantage la reprise, bien que son impact se soit atténué par rapport aux cycles précédents. Ni les politiques monétaires ni les politiques fiscales n’ont été pleinement optimisées, mais la marge de manœuvre pour entreprendre de nouvelles mesures d’expansion est à présent limitée sur les deux fronts.

Qu’attendez- vous des élections américaines de novembre?

Nous ne sommes pas à même de prédire les résultats des élections. Néanmoins, il est vrai que les démocrates ont un rôle décisif à jouer l’année prochaine, tant au niveau de leur candidat que de leurs thèmes de campagnes.

Quelle sera votre politique d’investissement en 2020?

Comme nous ne prévoyons pas que l’économie mondiale puisse entrer en récession aussi rapidement et estimons que les taux d’intérêt vont rester relativement bas, nous pensons que 2020 sera une nouvelle année intéressante pour les actifs risqués. Même si la croissance des bénéfices restera modérée et que les ratios cours de bourse / valeur comptable et cours en bourse / bénéfice sont assez hauts, nous continuons de surpondérer les actions, notamment celles des entreprises américaines.

 

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