ISR et performance boursière

Salima Barragan

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Il ressort d’une étude de LFDE que la convergence des trois critères ESG est la meilleure source de performance. Eclairage avec Coline Pavot.

Dans son étude ISR et Performance, La Financière de l'Echiquier (LFDE) met en lumière les relations entre les stratégies ESG des entreprises et leur performance boursière. Cette analyse, qui repose sur la notation de 500 entreprises réparties dans des portefeuilles fictifs et s'appuie sur la méthodologie d'analyse ESG de LFDE, démontre que chacun des trois critères (Environnemental, Social et de Gouvernance) est source de performance à long terme. Éclairage avec Coline Pavot, analyste ISR.

Quels sont les écarts de performance entre vos deux portefeuilles fictifs, le top 40 et le flop 40?

Le top 40 comprend les entreprises bénéficiant des meilleures notes ESG alors que le flop 40 est composé de celles affichant les pires notes ESG. L'étude repose sur la notation de près 500 entreprises effectuée par notre équipe ISR sur une période de neuf ans, et ces portefeuilles sont re-balancés régulièrement. La performance est significativement supérieure pour le portefeuille composé des meilleurs profils ESG, une surperformance qui s'ancre dans la durée. Depuis 2010, elle est de 191,7% contre 83,5% pour le flop. Ces deux portefeuilles surperforment également les indices traditionnels et ISR.

Pour quelle raison le flop 40 surperforme aussi les indices traditionnels?

Même au sein du portefeuille détenant les sociétés affichant les moins bons profils ESG, les valeurs ont reçu une notation ESG car leur potentiel avait été identifié par les gérants de LFDE.. Il y a donc un travail de pré-stock picking en amont qui justifie cette performance.

Le portefeuille des meilleures notes sociales a moins bien performé
que celui détenant les meilleures notes ESG.
Comment avez-vous calculé l’apport de performance de chacun des trois critères?

Nous avons analysé chaque pilier individuellement. Pour la gouvernance, nous avons créé trois portefeuilles: celui des meilleures notes, celui des notes moyennes et celui des plus mauvaises notes. Nous en avons fait de même pour le social et l'environnement. Nous avons ensuite analysé la performance de chacun de ces 9 portefeuilles. Le plus performant est celui composé des meilleures notes sociales, et le moins performant est composé des entreprises affichant de mauvaises notes de gouvernance.

Comment expliquez-vous que le critère social contribue le plus à la performance?

Dans un premier temps, nous avons été surpris du résultat car nous pensions qu’il s’agirait de la gouvernance. Cela dit, le portefeuille des meilleures notes sociales a moins bien performé que celui détenant les meilleures notes ESG. Ce qui est donc important, ce n’est pas un critère pris à part, mais les trois critères pris conjointement.

Pourquoi la gouvernance pèse-t-elle le plus sur les résultats?

Les entreprises affichant de mauvaises notes de gouvernance sous-performent parce que la gouvernance est le cœur de l’entreprise. Ce critère pèse 60% de la note ESG selon la méthodologie de LFDE. Si le management n’incarne pas la stratégie ESG de l’entreprise, elle ne déploiera pas de politique socialeet environnementale efficiente.

Qu’en avez-vous déduit du ratio risque-rendement des deux portefeuilles fictifs?

Le niveau de risque n’est pas significativement différent entre deux portefeuilles. Leur volatilité est similaire mais, le couple rendement-risque est plus favorable pour les portefeuilles de bonnes notes ESG, qui bénéficient de leurs performances très élevées.