Cette injonction latine (Dehors Tous!) est prononcée par le maître des célébrations liturgiques lorsque les portes de la chapelle Sixtine au Vatican se referment pour assurer le secret des débats à partir de l’ouverture du conclave. Elle pourrait tout autant servir à la guerre tarifaire déclenchée par le président américain lors du Liberation Day (02/04). Tous les pays et les zones économiques ont été touchés par ce chaos américain sur le ring des tarifs douaniers. Après ce véritable coup de semonce, qui a fait dévisser les Bourses mondiales, les marchés des changes et de taux, le calme et la raison sont revenus parmi les investisseurs. Les marchés financiers ont pris en compte l’incertitude à venir, même s’il reste encore quelques trimestres avant de constater les dégâts sur le plan macroéconomique et microéconomique. Les premières publications trimestrielles sont, et devraient rester bonnes, puisque le premier trimestre 2025 ne sera pas impacté par la hausse des droits de douane aux Etats-Unis.
Bien qu’il y ait en effet des anomalies de non-réciprocité entre les États-Unis et l’Europe (sur les ventes automobiles notamment), toute contrainte au commerce mondial est perçue comme une mauvaise nouvelle pour le potentiel de croissance du PIB mondial. Ce dernier a d’ailleurs été revu en baisse par tous les grands instituts et devrait se situer plutôt autour de 2 à 2,5% désormais. Si certaines entreprises américaines rencontrent des difficultés à rapatrier leur outil d’assemblage (ex. : Apple avec les iPhones) sur le sol américain, il ne faut pas négliger les montants d’investissements importants de la tech américaine dans l’intelligence artificielle (IA). Ainsi, les quatre Magnifiques (Amazon, Microsoft, Google et Meta) vont dépenser 300 milliards de dollars sur le sujet pour la seule année 2025, de quoi continuer d’alimenter la machine America Inc. La construction de plusieurs nouvelles lignes de production de semi-conducteurs (TSMC) sur le sol américain atteste de ce mouvement de re-shoring (relocalisation).
En Europe, les espoirs d’une reprise seront une nouvelle fois déçus en 2025, car le cycle européen est, par nature, lié à celui des Etats-Unis. Malgré un taux d’emploi élevé, une amélioration des conditions de crédit grâce à la baisse des taux enclenchée par la BCE et une maîtrise de l’inflation, les dépenses des ménages stagnent toujours. La France, avec sa double problématique politique et budgétaire, ne renforce pas l’idée d’une accélération du momentum d’activité sur le Vieux Continent. A tout le moins, la zone euro bénéficie par défaut de l’arbitrage de certains investisseurs internationaux échaudés par les volte-face de Donald Trump. Le point positif pour les consommateurs européens et les conducteurs américains, alors que la driving season débute, réside dans la baisse du prix du baril de pétrole (60 dollars). Et quand on n’a pas de pétrole (ni plus beaucoup d’idées), c’est toujours mieux pour le portefeuille que l’essence soit moins chère!!!
La météo des marchés
La valeur du mois
CAPGEMINI
Après plusieurs publications de résultats décevantes, le leader européen du conseil informatique a publié une meilleure croissance organique du chiffre d’affaires au premier trimestre 2025. La société estime que la bonne exécution des contrats et une accélération de la croissance permettront de maintenir sa marge opérationnelle autour de 13%. La société bénéficie de multiples de valorisation attractifs (PER de 12x et VE/EBE de 6x pour 2026).
LE mot de la fin
Alors que les 135 cardinaux électeurs vont se réunir, il est intéressant de se rappeler quelques chiffres et faits sur la papauté. Il y eut 264 papes pour 266 pontificats (Benoît IX ayant été pape à trois reprises). Le dernier pape français date de 1370, en la personne du Corrézien Grégoire XI, à qui succéda l’Italien Urbain VI, dernier pape à avoir été élu alors qu’il n’était pas un cardinal électeur au sein du conclave.