Les assureurs Baloise et Helvetia fusionnent

AWP

2 minutes de lecture

Le groupe né de l'union «entre égaux», représentera le numéro deux helvétique du secteur avec un volume de primes brutes de 8,6 milliards de francs dans les assurances-vie et de 11,5 milliards dans les affaires dommages.

Les assureurs bâlois Baloise et saint-gallois Helvetia fusionnent. Helvetia Baloise, le groupe né de la fusion «entre égaux», numéro deux helvétique de la branche à la faveur d’un volume d’affaires dépassant les 20 milliards de francs et plus de 22’000 collaborateurs, veut aussi conforter sa place sur le marché européen.

Etabli à Bâle, l’assureur fusionné, détiendra une part de près de 20% du marché suisse et sera également présent en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, en Belgique, en Autriche et au Luxembourg ainsi qu’au niveau mondial dans les assurances spéciales, indiquent mardi Helvetia et Baloise dans un communiqué commun. Le nouveau poids lourd helvétique, issu de l’union des numéros quatre (Helvetia) et six (Baloise) en Suisse, affichera un volume de primes brutes de 8,6 milliards de francs dans les affaires-vie et de 11,5 milliards dans le secteur dommages.

Ouvrant une nouvelle ère dans leur histoire de plus de 160 ans, Baloise et Helvetia franchissent un pas de géant vers la création d’un acteur européen de l’assurance, a relevé en conférence téléphonique Thomas von Planta, le président du conseil d’administration de Baloise appelé à présider l’organe de surveillance d’Helvetia Baloise. Le groupe fusionné rejoindra le tableau des dix principaux assureurs européens, a ajouté Fabian Rupprecht, le directeur général d’Helvetia, appelé lui à prendre la direction opérationnelle du groupe fusionné.

Dans le cadre de la transaction, les actionnaires de Baloise recevront 1,0119 titre nouvellement émis d’Helvetia pour chaque action Baloise en leur possession. Auparavant, les propriétaires des groupes bâlois et saint-gallois devront donner leur feu vert à l’opération lors d’assemblées générales extraordinaires qui se tiendront le 23 mai prochain. Les conseils d’administration de Baloise et Helvetia recommandent d’approuver le projet.

Actionnaire de référence d’Helvetia à hauteur de 34,1%, la coopérative Patria s’est d’ores et déjà engagée à donner son feu vert au mariage. La fusion, qui nécessite aussi l’approbation des autorités concernées, doit être finalisée au cours du 4e trimestre de cette année.

Suppressions d’emplois

Elle doit permettre de réaliser des synergies annuelles d’environ 350 millions de francs avant impôts, les coûts d’intégration étant eux devisés entre 500 et 600 millions ces prochaines années jusqu’à l’échéance prévue de 2028. En outre, la nouvelle entité devrait générer nettement plus de liquidités et la capacité à verser des dividendes devrait augmenter d’environ 20% d’ici 2029.

La fusion entraînera aussi des suppressions d’emplois, en particulier dans les pays où il existe des chevauchements, principalement en Suisse et en Allemagne. Les réductions d’effectifs, dont l’ampleur ne peut pour l’heure être chiffrée, interviendront dans la mesure du possible par l’entremise des fluctuations naturelles ainsi que des retraites anticipées. Leur mise en oeuvre est prévue avant 2029.

A fin 2024, Helvetia, entreprise fondée en 1858 en tant qu’assureur incendie, employait 14’442 collaborateurs, dont 4143 en Suisse, alors que son concurrent rhénan, dont les origines remontent à 1863, en recensait 7997 au total, dont 4043 en Suisse. Le conseil d’administration d’Helvetia Baloise sera composé de quatorze membres, la moitié des administrateurs représentant Baloise, l’autre moitié provenant d’Helvetia.

L’union des deux assureurs, qualifiée par la banque Vontobel de «big bang» pour la branche en Suisse, ne représente pas pour autant une surprise, l’agence Bloomberg ayant éventé le mois dernier des discussions à ce sujet. Baloise était considérée comme candidate à un rachat, d’autant plus que le fonds d’investissement suédois Cevian, entré en mai 2024 dans son capital-actions et contrôlant 9,4% des actions de l’assureur également actif dans la banque, avait posé de nombreuses exigences afin de rendre ses activités plus rentables. Il demandait notamment la vente des activités en Allemagne ou une solution pour les affaires bancaires du groupe rhénan.

Les investisseurs ont salué le mariage. Peu avant 11h30 à la Bourse suisse, l’action Helvetia bondissait de 1,8% à 184,30 francs, celle de Baloise décollant de 2,7% à 190,80 francs, alors que l’indice de référence SPI retrouvait quasiment l’équilibre (-0,01%).

Démissions à la direction d’Helvetia

Il y a du changement à la direction d’Helvetia. Annelis Lüscher Hämmerli, directrice financière de l’assureur st-gallois, et Bernhard Kaufmann, chef de la gestion des risques du groupe, ont annoncé leur démission.

Annelis Lüscher Hämmerli quittera la direction générale à sa demande au plus tard fin avril 2026 afin de se concentrer sur des mandats existants et nouveaux en dehors d’Helvetia, indique l’assureur st-gallois mardi dans un communiqué. Elle avait rejoint le groupe en 2020.

Quant à Bernhard Kaufmann, il a décidé d’assumer un nouveau rôle en dehors de l’entreprise et de revenir dans le secteur de la réassurance. Il quittera la direction d’Helvetia le 30 septembre 2025 pour reprendre le poste de chef de la gestion des risques chez Swiss Re.

Des informations sur le pourvoi des deux postes seront données en temps voulu, précise encore le communiqué. – (AWP)

A lire aussi...