Le moral des investisseurs allemands s’est effondré comme rarement en avril, après une forte hausse en mars, miné par l’avalanche de droits de douane adoptés par Donald Trump, selon le baromètre mensuel de l’institut économique ZEW publié mardi.
Sur un mois, cet indicateur très observé dans le milieu des affaires, a dégringolé de 65,6 points pour tomber dans le rouge, à -14,0 points.
«Il s’agit de la plus forte baisse des attentes depuis le début de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine» en février 2022, souligne l’institut de recherche dans un communiqué.
C’est aussi bien moins que ce qu’attendait le consensus d’experts interrogés par Factset, qui tablait sur un indice à 10,0 points.
En-dessous de 0, l’indicateur montre que le pessimisme domine parmi les 168 analystes et investisseurs interrogés.
En mars, le moral des investisseurs avait atteint 51,6 points, son plus haut niveau depuis février 2022, dopé par la perspective d’investissements massifs dans la défense et les infrastructures du futur chancelier Friedrich Merz.
Entre temps, ce plan géant a été adopté mais la guerre commerciale initiée par Donald Trump contre ses partenaires est revenue au premier plan.
«Non seulement les conséquences potentielles des droits de douane réciproques (...) mais aussi la dynamique de leurs changements ont conduit à une augmentation massive de l’incertitude mondiale», explique Achim Wambach, président du ZEW.
Le président américain a en effet instauré une pause de 90 jours sur la plupart des droits de douane réciproques, laissant planer le doute sur les chances d’accord commercial avec l’UE.
Le ZEW pointe le pessimisme aigu dans l’industrie automobile, chimique et métallurgique ainsi que dans la production de machines, secteurs exportateurs très importants en Allemagne.
Un autre indicateur du ZEW, portant sur l’évaluation de la situation économique actuelle, s’est amélioré de 6,4 points en avril, mais reste à -81,2 points.
Inquiets des droits de douane, les principaux instituts économiques du pays ont revu à la baisse, la semaine dernière, leurs prévisions de croissance.
Ils tablent désormais sur une quasi-stagnation de la croissance en 2025, attendue à 0,1% contre 0,8% anticipée à l’automne.