
Les bénéfices des grandes entreprises technologiques ont mis en évidence une dispersion au sein du secteur, certains géants comme Meta et Microsoft ayant publié des résultats meilleurs que prévu, tandis que d’autres, comme Tesla, ont trébuché. Les actions de la vieille économie, quant à elles, ont montré une assise plus stable, attirant l’attention sur de potentiels changements sectoriels. Après deux ans de domination des entreprises technologiques, il est intéressant de constater que le Dow Jones Industrial Average a surpassé le Nasdaq Composite depuis le début de l’année, signe précoce d’une réorientation possible des investisseurs vers les secteurs traditionnels et les actions axées sur la valeur, probablement en raison d’inquiétudes concernant les valorisations élevées du secteur technologique.
Le président Donald Trump a par ailleurs perturbé la danse avec une vague d’annonces sur les droits de douane. Des droits de douane de 25% sur les importations canadiennes et mexicaines sont désormais en vigueur, entraînant des mesures de rétorsion de la part des deux pays. De plus, Trump a relevé les droits de douane sur les produits chinois de 10% à 20%, et la Chine a réagi avec ses propres représailles. Nous surveillons de près les consommateurs américains, qui semblent préoccupés par l’impact des tarifs sur l’inflation, ce qui explique en partie la nervosité des marchés. La confiance des consommateurs a déjà été affectée, ce qui mérite d’être souligné puisque c’est un des piliers du maintien de l’économie américaine. Si les anticipations d’inflation à long terme se dérèglent, cela pourrait influencer la politique monétaire. Nous pensons que ces mesures pourraient représenter des risques d’inflation à court terme mais sont surtout susceptibles de freiner la croissance économique, même si cela pèsera sur la demande et jugulera au final l’inflation. Plus qu’une politique permanente, les droits de douane semblent être un outil de négociation au service des politiques «America First». Nous ne pensons pas qu’ils dureront toute l’année ni même resteront à leur niveau actuel.
Les investisseurs suivent aussi de près les perspectives d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine. Une résolution pourrait permettre à Trump de pousser l’Europe à augmenter ses dépenses militaires tout en réorientant les dépenses budgétaires américaines. Et pour l’Europe, elle pourrait être un catalyseur pour de nouvelles mesures de relance budgétaire, tandis que la diminution de l’incertitude politique pourrait améliorer le sentiment économique.
Les divergences macro-économiques entre les États-Unis et l’Europe restent fortes, ce qui pourrait inciter les banques centrales à prendre des mesures différentes. Les dernières données sur l’inflation et la macroéconomie en Europe devraient ouvrir la voie à de nouvelles baisses de taux par la Banque centrale européenne (BCE), tandis que la Fed fait face à un chemin plus difficile pour atteindre son objectif de d’inflation de 2%. En Chine, l’Assemblée nationale populaire vise une croissance d’environ 5%.
Nous étudions la deuxième guerre commerciale lancée par Trump – ses motivations et son impact potentiel sur la croissance économique, l’inflation et la politique monétaire – tout en explorant les scénarios d’avenir possibles. Vous découvrirez aussi notre point de vue sur les matières premières et le détail de nos allocations d’actifs.
Il y a beaucoup de monde sur la piste de danse, mais nous entendons faire en sorte que chaque pas compte.