Le segment de la dette hybride d’entreprise s’impose comme une solution incontournable pour les investisseurs en quête de rendement et de diversification obligataire. Les obligations hybrides d'entreprises sont des instruments de dette subordonnée émis par des sociétés non financières. Elles combinent les caractéristiques des obligations, telles que les coupons, avec des attributs propres aux actions, notamment des échéances longues, voire perpétuelles, et des options de remboursement anticipé généralement 5 à 10 ans après l'émission.
Classées par les agences de notation à 50% comme du capital et à 50% comme de la dette, elles permettent aux entreprises de lever des capitaux en bénéficiant d'un traitement fiscal avantageux puisque le coupon versé est déductible. Contrairement aux obligations subordonnées bancaires les plus junior, appelées CoCo, les obligations hybrides d’entreprises ne comportent pas de clause de conversion en actions, conservant ainsi un risque de défaut similaire à celui de la dette senior, bien que le taux de recouvrement soit généralement plus faible dans ce cas.
Un marché en forte expansion
Les obligations hybrides d’entreprises sont devenues un segment incontournable du marché obligataire. Avec un marché de plus de 300 milliards d’euros, historiquement dominé par les entreprises européennes et, plus récemment, américaines, la dette hybride offre une prime de subordination significative par rapport aux obligations classiques tout en restant émise par des entreprises solides, quasi-exclusivement Investment Grade. Elle représente une source de valeur pour les investisseurs et est considérée comme un beta défensif avec un rendement proche des signatures BB pour un risque de crédit Investment Grade.
Une gestion active et diversifiée
Une stratégie performante se distingue sur le marché de la dette hybride par une approche de gestion active et discrétionnaire reposant sur trois piliers: une sélection rigoureuse des émetteurs, privilégiant des entreprises solides avec une notation moyenne à BBB+ au niveau senior; une analyse fine des structures de dette hybride, permettant des arbitrages entre les différentes obligations d'un même émetteur pour optimiser le rendement tout en gérant efficacement le risque de duration; et une diversification sectorielle. Par exemple, notre stratégie a su anticiper la revalorisation du secteur immobilier, contribuant à près de 50% de la surperformance du fonds en 2024.
Impact des évolutions récentes du marché
En 2024, les émissions d'obligations hybrides aux Etats-Unis ont significativement augmenté, atteignant 24 milliards de dollars, soit cinq fois plus qu’en 2023. Cette dynamique permet de diversifier davantage le portefeuille, historiquement centré sur l’Europe.
De plus, la baisse des taux d’intérêt et la compression des primes de crédit ont conjointement réduit le risque d’extension, c’est-à-dire le risque qu’un émetteur ne rembourse pas son obligation à la date de call prévue. Ces facteurs ont favorisé la revalorisation du marché et devraient continuer à stimuler la performance de cette classe d'actifs en 2025.
Une alternative pertinente au regard de la normalisation des rendements obligataires
Face à la normalisation des rendements des obligations classiques, les obligations hybrides d’entreprises restent un segment de marché attractif, offrant une prime de rendement intéressante. Avec un rendement au call de 4,5% en euros (6,3% en USD), notre stratégie se positionne comme une alternative pertinente aux obligations Investment Grade classiques, qui offrent en moyenne 3,1% en euros1. De plus, leur duration plus courte permet de mieux gérer le risque de taux dans un environnement encore incertain.
Objectifs et perspectives pour 2025
Il est possible de capter le surplus de rendement de la dette hybride d’entreprises tout en maitrisant le risque de crédit. L’essor des émissions américaines offre par ailleurs l'opportunité de renforcer la diversification géographique, tout en restant attentif aux opportunités sectorielles en Europe.
En 2025, la classe d'actifs devrait offrir un potentiel de portage significatif, notamment grâce à la baisse attendue des taux courts, avec un taux de dépôt de la BCE prévu à 2% d'ici la fin de l’année.
1 Source: ICE BofA Euro Corporate index