Les producteurs européens d’acier ont fait part mardi de leur inquiétude après une décision de Donald Trump qui va intensifier la guerre commerciale sur l’acier, craignant l’aggravation d’un «environnement de marché déjà désastreux».
Le président américain a signé lundi soir deux décrets instituant des droits de douane de 25% sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars prochain.
La signature de ces décrets «constitue une escalade radicale de la guerre commerciale lancée sous [la] première administration» de M. Trump, a souligné le syndicat de la sidérurgie européenne, Eurofer, pour qui «cela aggravera encore davantage la situation de l’industrie sidérurgique européenne».
Malgré les exemptions et les contingents tarifaires dont bénéficiaient jusqu’à présent les aciéristes européens, «les importations d’acier de l’UE aux États-Unis ont diminué de plus d’un million de tonnes par an».
«Si toutes les exemptions de produits et tous les contingents tarifaires étaient désormais supprimés, l’UE pourrait perdre jusqu’à 3,7 millions de tonnes d’exportations d’acier vers les États-Unis», a estimé Eurofer. Il souligne que les États-Unis sont le deuxième plus grand marché d’exportation pour les producteurs européens, représentant 16% du total de leurs exports en 2024.
En outre, il craint de voir les exportations de pays tiers «massivement détournés» des Etats-Unis vers le marché européen.
Les aciéristes demandent donc une «révision du régime de sauvegarde actuel de l’UE avec des mesures efficaces, de toute urgence, pour refléter les conditions dramatiques du marché et des échanges».
Ils réclament le maintien d’un système de tarification global, la clause de sauvegarde devant s’arrêter d’ici fin juin 2026, «alors que la surcapacité mondiale de l’acier s’aggrave et que le protectionnisme sidérurgique augmente dans le monde entier».
Sans ces mesures, les nouveaux droits de douane américains pousseront «la capacité sidérurgique de l’UE vers une mise au ralenti supplémentaire et, à terme, vers la fermeture», conclut Eurofer.