La livre britannique a accéléré sa chute face au dollar jeudi après des annonces de la Banque d’Angleterre (BoE) qui a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2025. La banque centrale britannique a aussi abaissé de 0,25% son taux directeur.
La Banque d’Angleterre (BoE) a fortement revu à la baisse sa prévision de croissance au Royaume-Uni en 2025, à 0,75%, contre 1,5% précédemment, en raison des risques sur l’économie mondiale liés aux menaces de droits de douane de Donald Trump et d’une détérioration de la confiance des entreprises britanniques.
Ce contexte incertain «pourrait mener les entreprises à retarder leurs décisions concernant leurs investissements et leurs embauches», «ce qui affecterait négativement l’activité économique» dans le monde, souligne la BoE. «Les perspectives de la BoE soulignent les défis auxquels le Royaume-Uni est confronté», affirme Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
«Les marchés financiers s’attendent désormais à au moins deux, voire trois nouvelles baisses des taux d’intérêt cette année» souligne Mme Streeter, avec un taux directeur susceptible de tomber en dessous de 4% en 2025. Ces anticipations d’une politique monétaire assouplie de la BoE ont fait chuter fortement la livre.
Vers 14h00, la livre perdait 1,068% contre la devise américaine, à 1,2372 dollar, et cède 0,66% face à la monnaie européenne, à 83,74 pence pour un euro. Le marché s’attendait en revanche à la baisse d’un quart de point du taux directeur, la troisième en l’espace de six mois, après une première en août et une seconde en novembre.
Ainsi, la livre baissait déjà face au dollar jeudi matin. Le billet vert progresse également face aux autres monnaies. Le déficit de la balance commerciale de Washington a augmenté en décembre par rapport au mois de novembre selon le Bureau d’analyse économique (BEA) des Etats-Unis.
«Il est peu probable que Trump ait été satisfait» par ces chiffres, prévient Michael Pfister de Commerzbank. Le président américain pourrait être tenté par «de nouvelles menaces tarifaires» qui encourageraient les anticipations inflationnistes aux Etats-Unis, imagine l’analyste, ce qui pousse le billet vert à s’apprécier.
L’or, sur une lancée haussière depuis le début de l’année, a atteint un nouveau record mercredi, à 2882 dollars.