Les bourses mondiales ont digéré de nombreux résultats d’entreprises mercredi, dont ceux du géant américain Alphabet, jugés décevants. Les investisseurs sont cependant restés prudents, sur fond de tensions commerciales grandissantes entre les Etats-Unis et la Chine.
En Europe, la Bourse de Paris a reculé de 0,19% et Milan de 0,38%, tandis que Londres s’est octroyée 0,61% et Francfort 0,37%. Quant à la Bourse suisse, elle a vu son indice phare SMI terminer sur une net progression de 0,83%.
«Les actions britanniques ont d’abord été sous pression mercredi en raison de la hausse de la livre avant de se redresser, soutenu par des secteurs spécifiques comme celui de la santé», commente Patrick Munnelly, analyste de Tickmill Group. «Les investisseurs sont restés prudents avant la décision de la Banque d’Angleterre de jeudi, les marchés tablant sur une baisse des taux de 25 points de base», a-t-il ajouté.
A Wall Street vers 18h05, le Nasdaq, à forte coloration technologique, grappillait 0,13%, le S&P 500 0,22% et le Dow Jones 0,25%, après avoir entamé la séance sans entrain. Les yeux étaient rivés sur Alphabet, la maison mère de Google, qui chutait de 6,97% après avoir publié des résultats annuels jugés décevants en raison d’une croissance un peu ralentie au quatrième trimestre, un cloud en-dessous des attentes et l’annonce de dépenses colossales en 2025, à hauteur de 75 milliards de dollars.
Google Cloud a doublé son bénéfice opérationnel, indicateur clef de la rentabilité, à 2,1 milliards de dollars au quatrième trimestre, mais sa croissance a ralenti, alors que ce secteur est en pleine expansion. «Les performances décevantes de Google Cloud suggèrent que leur élan lié à l’IA est en perte de vitesse, pile au moment où leur stratégie est remise en question par DeepSeek», a commenté Evelyn Mitchell-Wolf, analyste d’Emarketer.
Advanced Micro Devices (AMD) lâchait 6,93%, sanctionné pour des résultats, là aussi, jugés décevants. Ailleurs sur les marchés, la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances économiques du globe «renforce l’attrait pour l’or comme valeur refuge», souligne Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.
Vers 18h05, l’once d’or évoluait à 2874,97 dollars (+1,13%), après avoir touché un nouveau sommet à 2877,14 dollars. Le billet vert reculait de 0,36% face à la monnaie unique, à 1,0417 dollar pour un euro.
Le cours du Brent de la mer du Nord perdait 2,05% à 74,64 dollars le baril, quand son équivalent américain, le WTI, perdait 2,19% à 71,11 dollars.
Le bitcoin perdait 4,44% à 98’006 dollars.
Résultats contrastés pour Disney
Le groupe Disney (-1,02% à New York) a publié des résultats contrastés pour le premier trimestre de son exercice décalé, avec un chiffre d’affaires correspondant aux attentes grâce au cinéma tandis que sa plateforme de streaming Disney+ a perdu des abonnés.
Mattel s’envole
Le spécialiste américain du jouet Mattel a publié des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, soutenu notamment par sa franchise de petites voitures Hot Wheels, et a dépassé les attentes des analystes malgré un bénéfice net en baisse. A Wall Street, le titre s’envolait de 15,94%.
L’éolien, le vent dans le dos
Le groupe danois Vestas (+8,36% à Copenhague), numéro un mondial de l’éolien, a vu son bénéfice net être multiplié par six en 2024, grâce à un nombre record de commandes.
Le géant norvégien de l’énergie Equinor (-4,12% à Oslo) a revu à la baisse ses ambitions dans les énergies renouvelables et à la hausse sa future production d’hydrocarbures.
Les pharmaceutiques bondissent
Après avoir publié des résultats en fanfare pour 2024, le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk, première capitalisation européenne, a gagné 4,54% à Copenhague. Le géant pharmaceutique britannique GSK (+7,61% à Londres) a vu ses ventes dopées par ses traitements contre le cancer en 2024 et a rehaussé ses prévisions de croissance.
Les financières en bonne forme
Le groupe bancaire espagnol Santander s’est envolé de 8,29% à Madrid après avoir annoncé un bénéfice record l’an dernier. Le français Crédit Agricole a gagné 0,82% après avoir publié un bénéfice net en hausse de 4,6% en 2024, à 8,6 milliards d’euros. Depuis le 1er janvier, les deux banques ont respectivement bondi de 21,00% et 10,42%.