Le dollar cède du terrain mardi, miné par le report des droits de douane accordé par Donald Trump au Mexique et au Canada, ainsi que les possibilités de négociation avec Pékin.
La suspension, par le président, de son projet d’imposer des droits de douane de 25% au Mexique et au Canada, «a déclenché un affaiblissement général du dollar» qui a été renforcé «par le redressement des marchés boursiers», relève auprès de l’AFP Shaun Osborne, de Scotiabank.
Vers 20H35 GMT, le dollar perd ainsi 0,79% face à la devise canadienne, à 1,4314 dollar canadien pour un billet vert.
La devise américaine cède également du terrain face à l’euro, lâchant 0,37% à 1,0382 dollar pour un euro.
Le Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, est en baisse de 0,95% à 107,96 points.
Par ailleurs, la hausse de 10% des droits de douane sur les importations chinoises est entrée en vigueur dans la nuit, ce qui a poussé Pékin à répliquer en taxant à partir du 10 février les importations d’hydrocarbures, de charbon et de certains véhicules en provenance des Etats-Unis.
Les investisseurs attendent la réouverture des marchés chinois continentaux mercredi, après les vacances du Nouvel An lunaire. La banque centrale chinoise (PBOC) dévoilera alors son cours de référence, fixé quotidiennement et autour duquel le taux de change du yuan peut évoluer dans une marge de 2% à la hausse ou à la baisse.
Selon Stephen Innes, de SPI AM, «une mesure de rétorsion largement attendue» de la part de Pékin est une forte dévaluation du yuan, qui pourrait «neutraliser une grande partie de l’impact des droits de douane en rendant les exportations chinoises moins chères».
Mais «le Wall Street Journal rapporte que la dévaluation du yuan n’est plus d’actualité, ce qui semble être une main tendue à Washington», relève l’analyste.
En attendant, face au ralentissement du dollar mardi, le renminbi - l’autre nom de la devise chinoise - offshore, qui circule hors de Chine continentale, monte de 0,31% à 7,2886 yuans pour un dollar.
L’once d’or a de son côté atteint mardi un nouveau sommet historique, à 2.845,35 dollars.
«La demande d’or, valeur refuge, augmente naturellement» dans le contexte du bras de fer commercial entre Pékin et Washington, qui «assombrit les perspectives de croissance économique mondiale», résume Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.