Deutsche Bank affectée par le coût des litiges 2024

AWP

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Les charges totales ont augmenté de 6%, mais après ajustement des effets exceptionnels, elles ont diminué de 1%, s’établissant à 20,4 milliards d’euros, soit un niveau proche de l’objectif de 20 milliards, explique la banque.

Deutsche Bank a annoncé jeudi un bénéfice net part du groupe en forte baisse à 2,7 milliards d’euros l’an dernier (2,6 milliards de francs), décevant les attentes, mais veut rebondir et devenir à terme leader européen.

La première banque germanique a subi un recul annuel de 36% de son bénéfice, faisant moins bien que le consensus d’analystes sondé par Factset qui attendait 3,7 milliards d’euros.

En cause, des «coûts non opérationnels importants, notamment en raison de litiges de longue date et des mesures visant à accélérer la mise en oeuvre de notre stratégie», a précisé le directeur financier, James von Moltke.

Les frais de contentieux ont totalisé l’an dernier 1,7 milliard d’euros dont 900 millions liés à un accord amiable conclu avec des plaignants dans un litige lié à la prise de contrôle de Postbank par le groupe allemand fin 2010.

La banque s’est par ailleurs séparée en 2024 de 3'500 salariés dans des fonctions support et a internalisé des prestations externes.

Les charges globales ont augmenté de 6%, mais après ajustement des effets exceptionnels, elles ont diminué de 1%, s’établissant à 20,4 milliards d’euros, soit un niveau proche de l’objectif affiché de 20 milliards, explique la banque.

«L’évacuation de charges non opérationnelles et le pic dépassé dans les provisions (pour risques de crédit)» font que «nous commencerons l’année 2025 avec un bilan très sain», a affirmé le président du directoire Christian Sewing lors d’une conférence de presse.

La banque au logo bleu a opté en 2019 pour un profil plus européen et moins sujet aux risques, après les affres causés par d’innombrables scandales dans sa banque d’investissement.

Objectif de 32 milliards de recettes confirmé

Une réduction de voilure qu’elle a pu compenser côté recettes: à 30,1 milliards d’euros en 2024, elles font mieux qu’attendu, progressant de 4% sur un an pour revenir à leur niveau de 2015, grâce à un bond de 15% dans la banque d’investissement.

C’est le «résultat d’un investissement constant et d’une amélioration continue dans nos relations avec les clients», selon M.Sewing.

L’établissement a confirmé viser 32 milliards d’euros de recettes cette année, malgré la baisse en cours des taux d’intérêt.

L’ensemble des divisions - banque de détail et des entreprises, banque d’investissement et gestion d’actifs - doivent y contribuer.

Mais entre économies poursuivies d’un côté et investissements dans les technologies de l’autre, la banque anticipe désormais un ratio coûts/revenus «inférieur à 65 %» cette année, abandonnant l’objectif initial de moins de 62,5 %.

En terme de rentabilité, la banque vise bien plus haut en 2025, avec le ratio de résultat net sur fonds propres devant dépasser les 10%, contre 4,7% en 2024 et 0,7% sur le seul quatrième trimestre.

Et à plus long terme, M. Sewing veut faire de Deutsche Bank «la banque numéro un en Europe», dans un secteur qui compte sur l’achèvement de l’union des capitaux en Europe pour se développer.

La Bourse de Francfort prenait dans l’immédiat ses bénéfices, le titre Deutsche Bank perdant 3% à 10h30 GMT. L’action reste sur près de 80% de hausse sur un an.

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