Le laboratoire rhénan BioVersys, qui concentre ses efforts dans la lutte contre la résistance microbienne, a agendé au 7 février la date de son introduction en bourse annoncée récemment. La libération dans un premier temps de deux gros millions d’actions au prix de 36,00 francs pièce doit générer un produit brut de 75 millions de francs, susceptible d’être porté à 80 millions en cas d’exercice d’une option de surallocation sur près de 140’000 titres supplémentaires.
Option de surallocation comprise, la part du capital flottant pourra atteindre les 28% au premier jour de négoce et la société devise sa capitalisation à près de 213 millions de francs, indique un communiqué diffusé mercredi.
La collecte de liquidités doit alimenter le fonctionnement de l’entreprise jusqu’en 2028, soit au-delà de la date prévue pour la finalisation du développement clinique du principal antibiotique expérimental, le BV100, et le dépôt espéré fin 2027 de dossiers d’homologations.
La constitution du livre d’ordre débute dès à présent, sous la forme d’une offre publique en Suisse et d’un placement privé à l’étranger. L’opération doit s’achever le mercredi 5 janvier. Le volume d’offre définitif sera publié le lendemain.
Déjà actionnaire de BioVersys, le mastodonte britannique GlaxoSmithKline s’est d’ores et déjà engagé à souscrire à l’offre à hauteur de 3,5 millions de francs, tandis que les fonds AMR se sont déjà assuré la livraison de titres pour l’équivalent de 16,0 millions.
Dirigeants et administrateurs observeront une période de blocage de 360 jours, deux fois plus longue que celle fixée pour les actionnaires existants.
Combustion accélérée de liquidités
Si les revenus de BioVersys demeurent volatiles d’une année à l’autre, sa combustion de liquidités a pris l’ascenseur de manière constante depuis au moins quatre ans, selon l’aperçu de performance figurant dans le prospectus afférent à l’introduction en Bourse. De 13,3 millions de francs en 2021, les dépenses ont bondi à près de 19 millions en 2023 et représentaient déjà 15,2 millions sur les trois premiers partiels de 2024.
La perte nette sur les neuf premiers mois de l’an dernier s’est - selon des chiffres non audités - élevée à 14,4 millions, contre un débours de 12,5 millions sur la même période en 2023. A fin septembre dernier, les liquidités et équivalents représentaient 23,6 millions, contre 24,4 millions à l’issue de l’exercice précédent.